Télémaque : Réparer l’ascenseur social
Implantée depuis 2006 à Grenoble, Télémaque assure un relais entre des jeunes issus de milieux modestes et le monde de l’entreprise. Un moyen d’ouvrir les horizons à ces jeunes, vers une plus grande égalité des chances.
Depuis 20 ans bientôt, l’association n’a pas changé d’objet : lutter contre le déterminisme social dans les parcours scolaires. « Avec Télémaque, 98 % des personnes venant de territoires fragiles poursuivent leurs études supérieures. Au niveau national, cela concerne seulement 44 % des hommes issus de quartiers populaires », détaille Morgane Buys-Bour, responsable de l’antenne grenobloise de l’association, implantée dans huit villes de France. Conventionnée avec le ministère de l’Éducation nationale, la structure accompagne 100 jeunes, dès la 5e en filière générale, et la 2de pour la filière professionnelle, répartis dans 12 établissements de Grenoble, Voiron et Échirolles. « On ne se substitue pas à l’Éducation nationale ; nous apportons un complément sur la découverte du milieu professionnel, la confiance en soi, l’ouverture socioculturelle et les performances scolaires », explique la responsable. Le principe est simple : un jeune est mis en lien avec un « mentor » du monde de l’entreprise. « Ils peuvent faire une sortie par mois, parler de leur métier et devenir de véritables parrains et marraines dans leur cursus. » Pas besoin de compétences pour devenir mentors, rassure Morgane, à part savoir gérer une enveloppe de 350 euros par an pour un collégien, 700 euros pour un lycéen. Elle précise que tous les domaines sont recherchés, au-delà de l’industrie et l’ingénierie.
Un sacerdoce
La jeune femme, issue d’un quartier populaire grenoblois, a grandi dans une famille monoparentale auprès d’une mère caissière. « J’ai plein d’amis qui n’ont pas eu la chance de faire des études supérieures comme moi et qui auraient pu avoir besoin d’un petit coup de pouce. » Après un DUT « technique de commercialisation », des expériences dans le commerce, la communication internationale et un passage dans le service RSE d’une fondation, Morgane Buys-Bour a écouté sa fibre sociale : ce sera la lutte pour l’égalité des chances à Télémaque. « Je connais l’histoire des 100 jeunes que nous accompagnons. Le but est de garder un lien sur mesure, qui leur est adapté. » En octobre dernier, elle était à la manœuvre lors de la cérémonie des bacheliers à Grenoble pour la première fois. Un moment solennel avec une remise de diplôme fictif, pour les jeunes qui arrivaient au bout des six années d’accompagnement.
C. Méténier
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