Adrien Da Silva Tracanelli mise sur tous les tableaux
Ado, il s’offrait un tube de rouge à lèvres signé Giorgio Laveri. “Pour me faire un peu d’argent, je tondais la pelouse, je coupais du bois… Et j’ai payé cette œuvre en 12 fois !”, s’amuse-t-il en retroussant son élégante moustache. Au croisement de familles vénitiennes et portugaises, Adrien Da Silva Tracanelli tient à ses doubles origines. Et il doit une fière chandelle à ses parents, qui l’emmenaient passer ses dimanches dans les musées. Sa sensibilité au beau, il l’a ainsi cultivée tout en forgeant son goût pour le commerce, entre 16 et 18 ans, chez Bertet Musique, à Gières. Au cours de ses six années d’études (École supérieure d’art et design de Grenoble, puis histoire de l’art à l’UGA), il exerce son talent pour le négoce : “Dès ma première paie, j’avais commencé à acheter et revendre des œuvres d’art. Pour financer mon projet, j’ai revendu une partie de ma collection de pièces lointaines et de vieux livres postincunables.” Et le voilà, à 24 ans, s’imposant comme “plus jeune galeriste d’art contemporain de France”, accompagné par Pépite Ozer et gratifié du Prix du jeune entrepreneur 2019. Nichée rue Beyle-Stendhal au cœur de Grenoble, la galerie Tracanelli s’adresse aussi bien aux institutions qu’aux entreprises et particuliers, quel que soit leur budget. “À Grenoble, il y a énormément de collectionneurs, de tous milieux”, confirme-t-il, en caressant déjà le projet d’une école d’art “pour démocratiser l’art contemporain”.
R. Gonzalez
Commentaires
Ajouter un commentaire