Bièvre Isère, un territoire rural et attractif !
Née en 2014 de la fusion de quatre intercommunalités, Bièvre Isère Communauté gère un territoire aux caractéristiques fortes. Son économie très diversifiée – agriculture, industrie, commerce, tourisme, services… – offre de nouvelles sources de développement et d’attractivité. Synthèse des mutations en cours.
Quelle vision économique sous-tend les actions de Bièvre Isère Communauté ?
Yannick Neuder : Cette vision se nourrit de nos cinq grands piliers économiques. Je commencerai par le cinquième, aux emplois non délocalisables : l’économie sociale et solidaire. Ce pôle était jusqu’alors peu structuré. Il comprend les associations et structures œuvrant dans les domaines de l’emploi, la formation, l’insertion, la santé, les services d’aide à la personne. Il représente environ 300 acteurs et 3 000 emplois. Il joue un rôle d’appui à l’ensemble des autres activités, assure le lien social et conditionne même le maintien d’une partie de la population sur le territoire. Il se devait d’être plus reconnu. C’est la raison pour laquelle Bièvre Isère Communauté a pris la décision de construire un bâtiment à l’entrée de Grenoble Air Parc, à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, proche du siège de notre intercommunalité. Il a pour vocation de fédérer dans un même lieu, dès 2023, des associations et activités de services essentielles aux habitants. Notamment des acteurs de la mobilité – dépannage de véhicules, location, réparation de vélos électriques… Ils sont importants pour faciliter les déplacements et l’emploi.
Le tourisme est aussi identifié comme un vrai levier…
Yannick Neuder : En effet, c’est une activité phare en Bièvre Isère, qui a pour bras armé une société publique locale (SPL), résultant de la fusion des trois offices de tourisme préexistants. Elle porte depuis 2018 la promotion du territoire sous la marque « Terres de Berlioz ».
Nadine Granier : Il s’agit d’une bannière fédératrice, qui part d’un festival reconnu, y compris au niveau international. La marque Terres de Berlioz promeut la destination Bièvre Isère et l’ensemble des acteurs du tourisme (hébergement, restauration, activités de loisirs, lieux de tourisme d’affaires). Une économie qui représente 300 emplois, pour environ 30 M€ de chiffre d’affaires. Le potentiel de croissance est réel, en tenant compte d’un engouement, encore renforcé en situation post-Covid, pour la proximité, les destinations authentiques, le tourisme vert…
Quelles sont à présent les priorités ?
Yannick Neuder : Pour l’avenir, il nous faudra répondre à deux enjeux : réfléchir à un projet durable, concerté, alternatif à celui du Center Parc qui a trop longtemps opposé nos habitants. Il devra être participatif, c’est-à-dire élaboré avec les populations, les associations environnementales, les associations de pêcheurs et de chasseurs. Nous portons également un projet de création de voie verte, une portion structurante de la « Via 5 lacs » qui relie à vélo le Léman à Paladru, en passant par trois autres lacs alpins. La finalité est d’opérer une jonction avec la Via Rhôna, pour constituer un parcours cyclable aménagé entre Genève et Marseille ! Notre projet sera aussi de mailler l’ensemble du territoire de voies cyclables, pour favoriser la transition vers les mobilités douces.
Nadine Granier : Au quotidien, Bièvre Isère Communauté accompagne les professionnels du tourisme de façon concrète : visites auprès des hébergeurs, recommandations pour leur permettre de monter en gamme, aides à la communication via leur présence sur Internet, shooting photos… Pendant la crise Covid, nous avons mobilisé des aides financières, en plus d’un vrai soutien moral. Au-delà, nous veillons à valoriser le patrimoine, les activités différenciantes – parachutisme, circuit automobile… – à faire connaître nos 673 km de sentier pédestre, recenser les produits qui permettent de consommer local… À l’heure du télétravail qui bouleverse nos façons de vivre et font évoluer le tourisme d’affaires, le territoire dispose d’une capacité à s’ouvrir à de nouvelles clientèles. Sans oublier nos 320 000 passagers venus de toutes les destinations qui empruntent l’aéroport. Une boutique « Terres de Berlioz » avec nos produits du terroir et supports de communication les cible spécifiquement. -
Qu’en est-il du commerce ?
Yannick Neuder : Il représente notre troisième pôle de développement, avec 500 entreprises, et constitue une vraie problématique : inciter les salariés qui viennent travailler dans nos grandes entreprises à entrer dans nos centres-bourgs pour y faire leurs achats. C’est ce qui a motivé l’action « BI Happy Shopping » – BI comme Bièvre Isère. Elle prend la forme de chèques cadeaux disponibles à l’office de tourisme ou délivrés par des entreprises. En 2020, 290 k€ ont bénéficié directement au commerce local. Pendant la pandémie, nous avons aussi adopté une mesure de relance pour la restauration avec l’action BI Happy Restau, soit 10 € offerts par notre collectivité sur 30 € achetés. Par ailleurs, des mesures d’accompagnement sont conduites avec la CCI Nord-Isère, pour la formation, la transmission… Elles comprennent un volet digitalisation : 40 commerces ont une vitrine sur Internet grâce au dispositif « En bas de ma rue ».
L’agriculture joue aussi un rôle de tout premier plan…
Yannick Neuder : Petit-fils d’agriculteur, je n’oublie jamais ces racines et l’importance d’une agriculture diversifiée. La contractualisation de notre collectivité avec la Chambre d’agriculture a d’ailleurs été la toute première en Isère. Ce secteur est représenté par 600 exploitations, soit 1 000 emplois directs, dans tous domaines – production laitière, céréales, viandes, noix de Grenoble… Cette filière permet de générer d’autres activités clés, comme la transformation de produits locaux, le consommer local, ou l’agrotourisme. Nous souhaitons ici répondre à trois enjeux majeurs : assurer la rentabilité de la production, développer les circuits courts et intégrer les enjeux de transition énergétique, avec déjà quatre projets de méthaniseurs sur le territoire.
Audrey Perrin : En 2018, Isère Bièvre Communauté a initié avec l’office de tourisme et la Chambre d’agriculture un recensement de l’offre, qui a abouti à l’édition d’un Guide des producteurs. Il propose 63 structures de commercialisation, 19 marchés et 7 magasins de producteurs, qui participent aux circuits courts, à la réduction des emballages, du transport, tout en préservant les qualités nutritionnelles des produits. Cette offre, méconnue, est à présent diffusée, relayée par les réseaux sociaux, avec de bons retours des consommateurs. De même, les agriculteurs ont pu bénéficier de la possibilité d’ouvrir une vitrine Internet grâce au dispositif « En bas de ma rue ». Et avec notre boutique éphémère à l’aéroport, nous disposons de flux de commandes émanant de Russie, d’Angleterre, par exemple pour la Noix de Grenoble… Les agriculteurs, dont les jeunes en cours d’installation, sont des acteurs économiques à part entière, concernés par les mutations de consommation et les enjeux environnementaux.
Infos clés
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680 exploitations agricoles
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500 commerces, 1 400 artisans
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400 entreprises industrielles
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115 hébergements, 108 restaurants
A savoir
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Une marque touristique : Terres de Berlioz
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Bi Happy Shopping en 2020 :
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216 commerçants, artisans, producteurs et restaurants adhérents (+90 %)
290 k€ de chèques cadeaux vendus (+100 %) -
Opération BI Happy Resto « 30 achetés, 10 € offerts » dans le cadre du plan de relance :
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30 k€ budgétés, représentant 120 k€ de CA pour les restaurants
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673 km de sentiers balisés (GR, GRpays, chemin de Compostelle)
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1 circuit automobile, 1 golf, 14 centres équestres
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