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Présences Grenoble
Aménagement — Le 1 septembre 2021

Quoi de neuf du côté des pôles économiques  ?

Portée par une économie diversifiée et tirée par la locomotive de l’innovation, l’attractivité du territoire n’a pas été altérée par la crise sanitaire. De multiples projets d’aménagements sont en train de redessiner le paysage économique, avec en ligne de mire des créations d’emplois, la grande région grenobloise semble par endroits afficher complet… Comment y remédier afin d’éviter que certaines entreprises ne cherchent à s’implanter ailleurs ?

Zone d’activités de la Grande-Île dans le Grésivaudan © P. Jayet

Au sud de Grenoble, Champagnier fait le grand saut !

À Champagnier, l’ancien site chimique Polimeri Europa a été racheté par Grenoble-Alpes Métropole qui a créé, en 2013, la ZAC du Saut du Moine afin de développer l’emploi industriel dans le sud de l’agglomération. Sur les 20 ha commercialisables, seuls 3 ha y sont encore disponibles !

Après l’installation fin 2019 de SDCEM (spécialisée dans les systèmes électriques), l’usine de production de MicroLED 3D d’Aledia (52 000 m², dont 18 000 de salles blanches) sera livrée fin 2021 et opérationnelle au premier semestre 2022. À l’horizon 2025, Aledia devrait y employer jusqu’à 500 salariés.

En pleine croissance, cette ZAC accueillera aussi la société Hydrogen Refueling Solutions (HRS) qui offre des solutions de stations de ravitaillement en hydrogène pour tous types de véhicules. Occupant 2,6 ha, le site verra naître à l’automne 2022 une unité de production de 10 000 m², des bureaux, des locaux sociaux ainsi qu’une station de ravitaillement accessible au grand public. Fin mai, un lot de 9 500 m² a par ailleurs été cédé à la chaudronnerie industrielle ACS Steel. Celle-ci y implantera sa nouvelle société SteelHy qui ambitionne de devenir le référent français en conteneurisation de stations hydrogène avec ses SteelHyBOX. À la Métro, on se réjouit « des perspectives d’emplois, mais aussi des synergies qui pourront se mettre en place autour de la filière hydrogène ».

Grésivaudan : que faire quand il n'y a plus de foncier disponible ?

Vice-président la Communauté de communes, en charge de l’économie et du développement industriel, et adjoint au maire de Montbonnot, Jean-François Clappaz ne cache pas son désarroi. « Le bilan est catastrophique. Nos 47 zones d’activités et nos 3 pépinières sont quasiment pleines. Alors que la commercialisation de la zone d’activités de Moulin-Vieux (sur le site de l’ancienne papeterie de Pontcharra) ne démarrera qu’en fin d’année, les demandes affluent déjà et nous savons que ça va partir comme des petits pains ! »

Toujours très attractif, le Grésivaudan fait en effet face à une sévère pénurie d’espaces économiques. « Si la densification verticale est envisageable pour développer certaines zones comme celle d’Inovallée, cela ne vaut que pour le tertiaire et bloque donc la volonté de relance industrielle… L’habitat a mangé le territoire. Il est vital de rééquilibrer la répartition du foncier en réattribuant des espaces pour l’activité économique. »

Ça bouge en Matheysine !

Directrice de Matheysine Développement, Francine Savin se réjouit du regain d’intérêt que suscite le territoire : « Ces derniers mois, plusieurs entreprises, notamment des startup, nous ont contactés et ont visité nos bâtiments, demandé du foncier… pour s’implanter localement. Je pense que la Covid a renforcé l’image positive des zones rurales en matière de qualité de vie et que ce critère est important pour les porteurs de projets qui veulent s’implanter. Je crois aussi que la saturation de l’agglomération grenobloise joue en notre faveur. » La communauté de communes dispose d’un parc immobilier de locaux d’activités et de bureaux de 35 000 m² (25 000 m² en location et 10 000 m² en crédit-bail) dont le taux de vacance est d’environ 5 % seulement.

Cette année, Matheysine Développement mène trois grands projets d’investissements. Espace Techno Temps est le projet de transformation de l’ancienne gare de La Mure en un tiers lieu scientifique axé sur la formation. Il accueillera ingénieurs, universitaires, entreprises, associations, scolaires et habitants et disposera aussi de dix postes de coworking. L’entreprise Gorgy Timing va y fonder une école et l’Université Grenoble Alpes y dispensera des formations. Les travaux commenceront début 2022 pour une livraison en fin d’année.

À Corps, la ZA Les Chaux (où la société d’électronique Ose bâtit un nouvel atelier de 1 200 m²) est en plein chantier de requalification afin de « créer une plateforme multimodale d’environ 4 000 m² qui servira au personnel d’Ose, au maraîcher voisin, aux usagers du stade, aux promeneurs et aux services de secours ». Enfin, à Saint-Honoré, la dernière phase de travaux de réhabilitation de l’Espace Évolutif est en cours. « C’est ce site qu’une start-up grenobloise a choisi, parmi plusieurs sites de la Région AURA ! L’activité démarrera en 2022 avec une trentaine d’emplois à la clé. De manière générale, Évolutif est un site attractif et nous ne parvenons pas toujours à répondre aux demandes, faute de place. »

Les opérations en cours sur la Métropole

À ce jour, Grenoble-Alpes Métropole dispose encore de 4 ha au sud à Champagnier (3 ha sur la ZAC du Saut du Moine et 1 hectare sur la zone des anciennes papeteries de Pont-de- Claix. Au nord-ouest, 4 ha sont disponibles, dont 2,4 ha à Saint-Égrève dans la ZAC Portes de Chartreuse.

Parmi les opérations en cours, la requalification de l’ancien site de GE Hydro sur la ZAC Bouchayer-Viallet, à l’ouest de Grenoble. Le promoteur 6e Sens Immobilier Entreprise y déploie le projet 6Nergy Valley qui comptera 10 bâtiments totalisant 26 000 m² de bureaux et de locaux d’activités. McPhy, spécialiste des équipements de production et distribution d’hydrogène zéro carbone (électrolyseurs et stations de recharge), y implante un nouveau site qui regroupera ses activités de recherche et d’innovation, d’ingénierie et de production ainsi que les fonctions supports. Opérationnelle d’ici mars 2022, cette usine permettra de multiplier par sept les capacités de production afin de produire 150 stations hydrogène par an et de créer plus de 100 emplois directs.

« Pour le secteur tertiaire et celui de la recherche et de l’innovation, les zones de Bouchayer-Viallet Presqu’Île, Inovallée et GrandAlpe sont particulièrement attractives actuellement sur le territoire », note-t-on à la direction du développement économique à Grenoble-Alpes Métropole. Elle précise que « certains projets d’envergure se dessinent également à l’horizon 2025, notamment autour de la friche de Sintertech (Veurey Voroize) et de celle d’Allibert (Grenoble/Échirolles), de certains terrains de Schneider au Fontanil, des bâtiments de DXC (ex-HP) à Eybens, ou encore le pôle biotech et med tech autour du CHU de La Tronche… »

Elegia, le GIE dont 80 % de l’activité concerne l’aménagement urbain et le développement économique des territoires, notamment via la promotion immobilière, annonce disposer encore d’environ 30 ha de disponibilités foncières. Ces surfaces vont d’un plateau de 3 200 m² à Grenoble pour des activités tertiaires et du commerce, à trois lots de locaux d’activités à Centr’Alp, représentant une surface totale de 9 ha. Parmi les opérations majeures que l’aménageur réalise en ce moment : l’usine d’Aledia à Champagnier et le bâtiment Premium sur le site Hyparc à Sassenage (5 100 m² de bureaux, laboratoires et locaux d’activités).

Parc Bièvre Dauphiné : une extension porteuse d'emplois

Projet phare du schéma de développement économique du territoire de Bièvre Est, le parc d’activités Bièvre Dauphine occupe une position géographique stratégique, à équidistance entre Lyon, Chambéry, Grenoble et Valence. Il compte un parc d’activités commerciales, un parc d’activités industrielles et un pôle de services. Pour dynamiser l’activité et accueillir de nouvelles entreprises, la communauté de communes Bièvre Est veut agrandir son parc d’activités industrielles (60 ha actuellement dont 6 ha sont encore disponibles, avec des parcelles allant de 5 000 à 25 000 m²) et aménager 27 ha. Les travaux pourraient commencer début 2023 pour un budget prévisionnel de 9 M€. Le potentiel de cette nouvelle zone est estimé à plus de 500 emplois. Sur le reste du territoire, des lots sont encore disponibles sur la zone d’activités de Rossatière (à Chabons), sur la zone d’activités Le Grand Champ (à Izeaux) et sur la zone d’activités Les Chaumes (au Grand-Lemps, à mi-chemin entre Voiron et La Côte-Saint-André).

Dans le voironnais, quelques espaces tertiaires sont encore à prendre !

Le Pays voironnais dispose d’une gamme d’espaces d’accueil variés, mais la plupart d’entre eux présentent un taux de remplissage très élevé, surtout pour les locaux d’activités. À cheval sur Voiron et Saint-Jean-de-Moirans, les cinq ateliers du quartier Paviot-Patinière sont pleins.  Il reste quelques lots sur l’ancien site industriel Drevet Ferrure (Voiron) qui a été requalifié afin de mettre à la disposition des artisans et des TPE des locaux à coût très modéré (40 € hors charge/m²/an). Centr’Alp (1 et 2) est une zone très prisée où le Pays voironnais dispose de bureaux de 15 à 50 m² pour de jeunes entreprises innovantes et des équipes R&D. « Nous sommes ravis de voir que des start-up deep-tech comme Pollen Metrology ou Sublimed sont restées sur Centr’Alp après la fin de leur bail à l’hôtel d’entreprises. C’est le signe qu’elles ont trouvé ici un environnement adapté à leurs besoins. »

Autre point fort du Pays voironnais, le campus La Brunerie-Inolab qui accueille start-up et PME innovantes de la filière sports, loisirs, santé et bienêtre. « C’est un immeuble de 250 m² très qualitatif avec des bureaux et des espaces collaboratifs, propice à la mise en réseau des différents acteurs de cette filière d’avenir. En ce moment, il y a des bureaux libres ! »

B. Magne et R. Gonzalez

Élus et professionnels tirent la sonnette d’alarme !
Pour Jean-Francois Clappaz, élu du Grésivaudan, comme pour Sylvain Michalik, président de la FNAIM Entreprises 38, il est temps de faire bouger les lignes. « La situation est figée et la seule issue est celle d’une révision des PLU et des PLUI. Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de la grande région grenobloise sanctuarise des terrains. Il est urgent de repenser le statut de certaines zones afin de donner de l’oxygène à l’économie si l’on veut éviter la fuite de certaines entreprises. »
Sylvain Michalik s’inquiète du désintérêt apparent du monde politique pour le problème foncier qui pénalise l’économie du territoire. « En tant que professionnels de l’immobilier d’entreprises, nous avons des choses à dire. Durant la campagne des municipales, j’ai invité de nombreux candidats à nous rencontrer afin que nous discutions, notamment des friches tertiaires qui constituent un réservoir dont l’économie locale a besoin, mais c’est resté lettre morte. Je lance à nouveau aujourd’hui un appel à tous les acteurs politiques afin qu’ils nous rencontrent enfin. Nous avons une connaissance pointue des problématiques immobilières territoriales et sommes à leur disposition pour éclairer le débat et dynamiser notre économie. »
Comment conjuguer l’immobilier aux temps politique et économique ?
Aurélien Deschamps, directeur territorial Arc Alpin chez Demathieu Bard Immobilier
« Historiquement implanté dans la région lyonnaise, le Groupe vient d’ouvrir une agence à Saint-Martin-le-Vinoux mi-avril. Nous avons choisi de nous installer à Grenoble après avoir mis un pied sur la Presqu’Île en remportant un concours mené par la SEM innoVia pour le développement du programme de bureaux sur la ZAC Nelson-Mandela. Conçus avec l’agence Baumschlager Eberle Artchitekten, les 12 000 m² du projet Spring sont actuellement en phase de commercialisation. Travailler ici est passionnant, car il y a un dynamisme incroyable et le terrain de jeu est exigeant. D’autant que l’on ne réfléchit pas l’échelle de la parcelle, mais à celle du quartier. Cependant, comme dans toute la grande région grenobloise, on est aux prises avec un hiatus complexe. Je veux parler du décalage qui existe entre le temps court de l’entreprise, le temps long de l’immobilier et le temps politique, dont le calendrier est lié aux mandatures… C’est un casse-tête ! Nous devons donc anticiper les besoins immobiliers des entreprises et avancer, au risque de nous tromper, sinon rien ne bougerait ! »
France Relance soutient le recyclage des friches !
Dans le cadre du plan France Relance, un appel à projets pour le recyclage foncier des friches était doté de 300 M€ au niveau national. Neuf opérations en Isère, recyclant une superficie de 20 hectares de friches, sont ainsi lauréates d’une subvention de l’État de 4 M€. Les aides allouées contribueront à financer les surcoûts de démolition, de dépollution ou de restructuration lourde qu’impose la réutilisation de friches industrielles ou de foncier déjà artificialisé.
La ZAC Rossignol République (4,5 hectares) à Voiron ; la friche Alliance à Vizille (1,6 hectare), celle d’Allibert (10 hectares), à cheval sur Grenoble et Échirolles, et celle de la ZAE des Peupliers nord (2 500 m²) à Grenoble font partie des zones qui bénéficieront de ce soutien.
Afin de répondre à l’engouement suscité par ce dispositif, une enveloppe supplémentaire de 350 M€ a été allouée au fonds friches et un second appel à projets sera lancé d’ici la fin de l’année 2021.

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