Le Grésivaudan : dynamisme économie et qualité de vie
Notre communauté de communes, entre métropole grenobloise et Savoie, est l’une des plus peuplées de France. Au fil de l’Isère, le Grésivaudan se distingue par le poids de son industrie, développée dès le XIXe siècle (houille blanche, industries papetières et métallurgiques…), sans renier sa vocation agricole.
À partir des années soixante-dix, le territoire a amorcé sa mutation vers l’informatique, les nouvelles technologies, le numérique, le tertiaire. Ce positionnement, comme l’attractivité pour de très grandes entreprises internationales, est unique en France et remarquable en Europe. La transformation s’est opérée en préservant la qualité du cadre de vie et la forte représentation des activités touristiques et de loisirs, comme en témoigne la présence de six stations d’activités quatre saisons et de deux stations thermales.
Transversalité des politiques publiques
Évoquer cette identité revient à souligner les enjeux du Grésivaudan. Ils consistent, pour les élus du territoire, à favoriser le rapprochement de l’emploi et de l’habitat, à faciliter les mobilités, à préserver les grands équilibres naturels tout en apportant de nouveaux services pour réduire le niveau de dépendance à la métropole grenobloise… Enserré entre deux massifs, traversé par des cours d’eau, l’espace disponible est contraint. Chaque politique publique, en faveur du logement, du social, des déplacements, exerce ses effets sur toutes les autres. En quête à la fois de résilience et d’autonomie, le Grésivaudan nous confronte à une recherche permanente d’équilibre entre des dimensions convergentes ou contradictoires : développer l’emploi, le logement pour tous, préserver les espaces naturels et agricoles. C’est tout l’objet de la transversalité que j’ai souhaité instaurer dans la gouvernance de la communauté de communes, qui s’exprime dans les organes de représentation et les travaux de nos commissions. Elle est la condition d’un développement résilient et apaisé du Grésivaudan, un territoire aux spécificités rares.
Henri Baile, président
Infos clés
43 communes
101 351 habitants
Taux de chômage : 8,1 %
7 708 entreprises
48 zones d’activités économiques
6 stations aux activités 4 saisons
2 stations thermales
35 610 emplois dont
. 25 % dans l’industrie
. 45 % dans le commerce, les transports et services divers (dont emplois liés au tourisme)
Henri Baile, président de la communauté de communes (au centre) entouré par Jean-François Clappaz, vice-président en charge de l’économie et du développement industriel (à gauche) et Julien Lorentz, vice-président en charge du commerce, de l’artisanat et des services (à droite).
Depuis le démarrage de la mandature d’Henri Baile, en 2020, une nouvelle politique économique est à l’œuvre dans le Grésivaudan. Quelles en sont les composantes ? Interview croisée.
Comment s’organisent vos délégations ?
Jean-François Clappaz : Le Grésivaudan, c’est d’abord cette réalité : le territoire accueille 100 000 habitants dont 45 000 actifs, pour seulement 35 000 emplois sur place. Ces emplois se trouvent répartis entre 43 communes et 48 zones d’activités. Nous saisissons immédiatement l’importance d’une politique de déplacements, mais aussi la nécessité de développer davantage d’emplois en local, pour réduire notre dépendance aux territoires limitrophes. J’ajoute que la loi NOTRe, depuis 2015, a organisé un transfert de compétences des communes aux communautés de communes. Le Grésivaudan assume donc ces nouvelles attributions : aménager les zones d’activités, étudier les complémentarités entre celles qui existent, et mieux utiliser les sites. Il convient aussi d’évaluer les disponibilités foncières qui permettront, à terme, de proposer un plus grand nombre d’emplois sur le territoire.
Julien Lorentz : La délégation en charge du commerce, de l’artisanat et des services a été créée sous cette mandature. Elle correspond à la volonté du président et de l’exécutif d’élargir la politique traitée à l’ensemble des acteurs économiques, bien au-delà des entreprises industrielles. Or, à cet égard, notre schéma de développement commercial voté en 2019 a mis en évidence une forte évasion commerciale du Grésivaudan en direction des territoires limitrophes. Cela nous a conduits à nous recentrer sur les acteurs faisant vivre la proximité, à la fois dans la vallée et dans les communes situées en milieu rural ou moyenne montagne.
Quelles sont les premières actions que vous avez été amenés à adopter ?
Julien Lorentz : Pour affiner notre constat, nous avons complété le schéma de développement commercial par une étude de marché, visant à définir les besoins des habitants. Le Grésivaudan a aussi mis sur pied un fonds de concours, pour que les communes puissent soutenir les commerçants, les artisans, qui ont des projets d’investissement. La communauté de communes n’est pas décideuse, mais reste force de proposition, afin de travailler les manques, les complémentarités des fonctions alimentaires, commerciales, artisanales, à l’échelle d’un bassin de vie.
Jean-François Clappaz : Depuis janvier 2020, Le Grésivaudan est labellisé territoire d’industries, avec cinq autres intercommunalités entre La Tour-du-Pin et la Savoie. Ici, l’industrie occupe environ 25 % des effectifs salariés. Avec, certes, des activités technologiques fortement représentées sur Inovallée, à Montbonnot ou à Crolles. Mais aussi des activités industrielles dites traditionnelles, et parmi elles, des sites pourvoyeurs d’emplois qui ont connu des difficultés. Sur ces sites en restructuration, le renouvellement du tissu productif s’impose. Il nécessite au préalable de travailler à la dépollution et la réhabilitation des friches industrielles. C’est ce sur quoi nous nous sommes concentrés, par exemple sur le site de Moulin Vieux, à Pontcharra qui, à terme, permettra de regagner 3,6 hectares dédiés à l’activité économique. Sur quatre sites auparavant occupés par des friches industrielles, il n’en reste plus aucune, grâce à l’intervention d’opérateurs publics et privés. Ce point répondait à une priorité. -
Quelles étapes mobilisent encore vos délégations ?
Jean-François Clappaz : Actuellement, lorsqu’un projet d’implantation industriel attractif se présente, Le Grésivaudan ne peut que répondre négativement, faute d’espaces et de terrains disponibles. Il est vrai le PPRI (Plan de prévention du risque inondation) et le SCoT (Schéma de cohérence et de développement territorial) présentent des contraintes fortes. C’est pourquoi nous nous devons d’être inventifs. Des entreprises installées peuvent avoir besoin de céder du foncier, ou de mettre des locaux en location. Quand les contraintes liées au PPRI permettent de libérer 150 hectares pour des activités agricoles ou des espaces naturels, il ne me semble pas incohérent, dans les dynamiques d’ensemble, d’en préserver une proportion raisonnable, pris ailleurs, pour de l’activité économique.
Julien Lorentz : Dans bien des petites communes du territoire, il n’y a plus de dernier commerce. Pour limiter les déplacements, redynamiser les centres-bourgs, nous souhaiterions voir se développer davantage de commerces d’ultra-proximité, concentrant des services de dépannage alimentaire, boulangerie, offre de producteurs, relais postal… Nous sommes en train de recenser les besoins. Nous regarderons ensuite comment la communauté de communes peut soutenir cette offre commerciale, par exemple par des aménagements – rénovation d’une place de village, création de parkings, valorisation de locaux ou de commerces vacants… Un groupe de travail « commerce » se réunit également tous les trimestres pour partager les bonnes pratiques, favoriser l’émulation. Nous voulons rester attentifs à toutes les demandes.
Commentaires
Ajouter un commentaire