Logement : les mesures permettront-elles d’enrayer la crise ?
Annoncées pour début mai, puis repoussées au 5 juin, les mesures susceptibles de répondre à la crise du logement ont été dévoilées par le Gouvernement, après six mois de travaux du Conseil national de la refondation sur le volet logement. Leur contenu a toutefois déçu…
Le plan du gouvernement pour désamorcer le risque de « bombe sociale » autour du logement a été dévoilé le 5 juin. Il comprend cinq axes prioritaires. Dans les grandes lignes, le gouvernement souhaite favoriser l’accession à la propriété avec, notamment, l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) jusqu’en 2027 (il devait se terminer fin 2023) ou encore le renforcement du bail réel solidaire (BRS), dissociant la propriété du bâti de celle du foncier. Il entend soutenir l’accès à la location pour les classes moyennes, en mettant fin en 2024 au dispositif Pinel d’aide à l’investissement locatif, jugé trop coûteux et inefficace, et en privilégiant la construction de logements locatifs intermédiaires (LLI) par les investisseurs institutionnels. Il vise en outre l’amplification de la rénovation énergétique et thermique des logements privés, avec 200 000 rénovations dès 2024 et ce, grâce à la simplification du dispositif MaPrimeRenov’. Il soutient la construction de logements sociaux et la rénovation du parc existant.
Enfin, il entend relancer la production de logements neufs en libérant davantage de foncier public. Malheureusement, ces mesures censées rassurer les acteurs de l’immobilier ont plutôt eu l’effet inverse. De nombreux professionnels ont en effet critiqué des initiatives qui, selon eux, n’apportent pas de réponses ambitieuses pour sortir de l’impasse.
Elles ont été ainsi qualifiées de « décevantes » par deux des rapporteurs de la synthèse du CNR : Véronique Bédague, PDG de Nexity, et Christophe Robert, président de la Fondation Abbé Pierre.
R. Charbonnier
Commentaires
Ajouter un commentaire