Trophée coup de cœur : Diabeloop transforme la vie des patients diabétiques
C’est imminent : la confirmation d’un accord de prise en charge en France et en Allemagne signera le top départ de la commercialisation de la solution imaginée par Diabeloop. Plusieurs milliers de personnes atteintes de diabète de type 1 pourront bénéficier du dispositif médical dès 2021, avec une rapide montée en puissance ensuite.
En quoi votre solution est-elle foncièrement différenciante pour le traitement du diabète de type 1 ?
Erik Huneker : Diabeloop a conçu un système de délivrance automatisée d’insuline. Il permet, au moyen d’un capteur, de mesurer en continu le taux de glycémie, de calculer les besoins en insuline grâce à l’algorithme que nous avons développé, et d’administrer une dose très précise. Le capteur de glucose remonte des valeurs de glycémie au terminal qui héberge l’intelligence artificielle et traite ces données en tenant compte de l’évolution physiologique de la personne, de ses réactions aux injections, à tout moment. Grâce à ce dispositif, des personnes atteintes de diabète de type 1 sont en situation d’avoir une vie aussi proche que la normale. Elles se trouvent libérées d’une charge mentale extrêmement pesante au quotidien.
Les attentes des patients sont donc très fortes. À quelle étape êtes-vous exactement ?
EH : L'autorisation du remboursement du dispositif pour la France et l'Allemagne est encore en cours, mais le processus en est à son étape finale. Nous pourrons ensuite démarrer la commercialisation, qui signifie concrètement la mise à disposition de cette innovation pour des milliers de patients et patientes. En parallèle, nous poursuivons une stratégie d’interopérabilité technologique, en nouant des partenariats forts en Europe et à l’international avec des fabricants de pompes. Courant novembre, un accord a par exemple été signé avec le japonais Terumo Corporation, un leader mondial des technologies médicales. Nous intégrerons leur pompe à insuline patch dans notre système d’automatisation de délivrance d’insuline, et il sera notre distributeur exclusif sur le marché japonais. C’est le troisième accord de ce type, et un quatrième est en cours. Il vise à offrir aux personnes qui ont un diabète un choix le plus large possible parmi les systèmes d’injection, dans le plus grand nombre de pays.
Le confinement a-t-il ralenti votre marche ?
EH : En interne, pas vraiment. Nous recrutons beaucoup, et un quart de notre effectif, entré après le premier confinement, n’a finalement jamais connu l’entreprise en année normale. Le télétravail se trouve compensé par des valeurs d’entreprise extrêmement fortes et une implication extraordinaire des équipes. En revanche, l’étude clinique initiée pour ouvrir l’accès de notre dispositif aux États-Unis a dû être stoppée, pour ne pas contraindre les personnes à se rendre à l’hôpital en période de risques liés à la pandémie de Covid. Donc oui, l’accès au continent américain est temporairement repoussé. Nous avons dû gérer la déception de 184 patients qui ont porté le dispositif quelques semaines, connu le soulagement qu’il procure, et son arrêt brutal. Dans ces moments-là, comme dans l’ensemble des témoignages qui nous sont remontés, nous percevons bien à quel point notre innovation change la vie des patients !
É. Ballery
Infos clés
Gestion automatisée du traitement du diabète de type 1 grâce à l’IA thérapeutique
Création en 2015 par le docteur Guillaume Charpentier
Codirigeants : Erik Huneker et Marc Julien
Grenoble
Effectif : près de 100 personnes
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