Trophée Agroalimentaire : Alpes Frais Production grignote des parts de marché

Quels sont les facteurs de succès de vos produits ?

Emmanuel Brochot : Nous sommes positionnés sur un marché respectueux des règles de l’authenticité et du terroir. Alpes Frais Production est ainsi le seul fabricant français de tartiflette certifiée Label Rouge. Pour les quiches et les pizzas, nous avons mis au point des recettes simples qui font appel à des produits de qualité majoritairement issus du sol français, voire en circuit court. Nous veillons aussi à utiliser moins d’emballages. Cette démarche nous a coûté des points de croissance dans le passé et nous avons tenu bon : c’est elle qui nous fait gagner des parts de marché aujourd’hui. Nous sommes restés déterminés dans notre conviction : l’avenir de l’agroalimentaire passe par la simplicité et la transparence des matières premières.

Vous avez aussi segmenté votre offre…

Notre production est aujourd’hui divisée en deux. Une moitié est destinée à la grande distribution en France et en Europe, principalement en Italie et au Royaume-Uni. Ce sont les plats cuisinés savoyards : tartiflette, ainsi que diots et gratin dauphinois. L’autre moitié de l’activité d’Alpes Frais Production concerne la restauration collective : les centres hospitaliers d’un côté, les cantines scolaires de l’autre, avec qui nous traitons directement sur appel d’offres. Nos recettes sont élaborées avec le moins d’additifs et d’adjuvants possible, répondant ainsi à des cahiers des charges de plus en plus stricts.

Qualité et transparence suffisent-elles pour assurer votre croissance ?

Nous devons aussi être attentifs à fidéliser notre clientèle. C’est la raison pour laquelle nous nous efforçons de diversifier nos produits. Nous élaborons ainsi une trentaine de nouvelles recettes par an. Notamment en direction des plats 100 % végétal, conformément à la loi Egalim qui oblige entre autres les cantines scolaires à proposer un menu végétarien par semaine. Notre centre R&D mesure, analyse et contrôle notre production en permanence. Nous nous soumettons aussi à des contrôles externes émanant des autorités et de nos clients eux-mêmes. Nos produits doivent garantir une sécurité totale.

Allez-vous renforcer encore votre positionnement en 2020 ?

Oui. Nous sommes en train de construire un nouveau site à Rives pour doubler notre capacité de production, avec une quarantaine d’embauches d’ici 2021. Nous allons y intégrer une légumerie pour renforcer nos liens avec les producteurs locaux. Premier objectif : 100 % des pommes de terre (1 200 tonnes par an) doivent provenir des agriculteurs du secteur. Nous prévoyons également la création d’un magasin d’usine, assortis de produits spécifiques.
R. Gonzalez