Les capteurs LiDAR dans le viseur d’AgiLite

Physicien de formation, François Simoens a démarré sa carrière dans un laboratoire de l’ESPCI, où il a côtoyé des personnalités inspirantes, serial entrepreneurs ou innovateurs nés, tel Jacques Lewiner, directeur scientifique honoraire de Chimie ParisTech, et premier déposant français de brevets en son nom personnel. « J’ai connu avec eux l’effervescence intellectuelle autour des innovations et de la création de start-up », sourit-il.

En 1995, François Simoens rejoint le CEA, à Saclay, puis à Grenoble, au CEA-Leti, à partir de 2003. « J’avais envie d’évoluer vers des projets à dimension industrielle plus forte. » Il fera donc partie du laboratoire commun avec Ulis-Sofradir (Lynred aujourd’hui), où il participe à faire évoluer des capteurs infrarouges pour le spatial ou pour des systèmes plus grand public. Formé au marketing de l’innovation, il devient ensuite responsable de road map stratégiques et du montage de financements de projets emblématiques. « C’est à ce moment que j’ai identifié un positionnement intéressant, et possible, autour des LiDAR », explique François Simoens. Ces systèmes optiques laser, qui captent en trois dimensions ce qui est situé dans leur environnement, avec de hautes précision et fiabilité par rapport à toute autre solution, concentrent des expertises de pointe au CEA.

Répondre à des marchés de volume dès 2023

« C’est un domaine très compétitif, où des acteurs tentent de se positionner, sans répondre encore aux besoins. Or les LiDAR pourraient se développer à très fort volume si nous parvenions à en démocratiser le prix. » Les applications sont prometteuses, pour fournir des solutions d’assistance à la conduite notamment. « Seuls les LiDAR, grâce à la précision des données, seront capables de différencier les sources de danger dans l’environnement extérieur, et de commander de façon pertinente des fonctions d’arrêt d’urgence automatique. »

La solution de rupture d’AgiLite repose sur les technologies et expertises en photonique intégrée en silicium du CEA-Leti accumulées depuis 10 ans : elle répond de manière unique aux enjeux de miniaturisation, de robustesse, et de haute performance attendues par l’industrie. « L’automobile est toutefois le marché le plus difficile à satisfaire, car outre ces propriétés, les systèmes doivent aussi résister aux chocs et aux fortes variations de température. Nous arriverons à développer ces standards. En attendant, les premiers marchés visés seront ceux de la robotique industrielle et logistique (robots préparateurs de commande, convoyage de pièces détachées dans les usines…). « Deux autres secteurs me tiennent à cœur : aider les malvoyants à se déplacer, et fournir des solutions d’assistance à la personne », poursuit François Simoens. AgiLite présente donc un fort potentiel, mûri et challengé au sein du programme de création d’entreprise du CEA, et déjà reconnue par un Grand prix I-Lab. Une création née sous une bonne étoile.

E. Ballery

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