Sandrine Chaix : Notre politique handicap irrigue tous les sujets régionaux
Si la thématique du handicap n’est pas l’une de ses compétences spécifiques, la Région Auvergne-Rhône-Alpes mène cependant une politique volontariste dans ce domaine. Sandrine Chaix, vice-présidente déléguée à l’action sociale et au handicap, en rappelle les objectifs et dévoile quelques initiatives pour favoriser, en particulier, l’accès à l’emploi.
Comment se traduit la politique de la Région en matière de handicap ?
Nous faisons en sorte que l’ensemble des politiques régionales prennent en compte cette question dans les plans d’action. Nous voulons ainsi faciliter le parcours de vie des personnes en situation de handicap par des actions concrètes, et ce, dans tous les territoires et tous les domaines. C’est pourquoi je travaille avec les vice-présidents sur cet enjeu. Notre ambition : qu’Auvergne-Rhône-Alpes soit handi-accueillante, handi-bienveillante et handi-inclusive.
Sur quel(s) moyen(s) vous appuyez-vous pour y parvenir ?
Ils sont nombreux. Nous avons, entre autres, lancé deux appels à projets sur lesquels nous apportons une aide financière. L’un porte sur les innovations qui peuvent améliorer le quotidien pour un budget annuel de 500 k€, et l’autre sur l’insertion professionnelle avec des expérimentations qui visent à faciliter l’accès à l’emploi de ces publics, pour plus de 300 k€ par an. Nous avons déjà accompagné les CCI, les chambres d’agriculture et les missions locales sur plusieurs initiatives.
Parmi vos missions, l’insertion et l’emploi sont une priorité…
Effectivement, c’est d’ailleurs pourquoi nous allons plus loin et travaillons avec l’Agefiph* au développement de Cared+. À partir du dispositif initial du Contrat d’aide et de retour à l’emploi durable, nous l’adaptons aux personnes en situation de handicap. Ainsi, la Région prend en charge leur formation sur des métiers qui recrutent et l’aménagement de poste si besoin. L’entreprise s’engage de son côté à les embaucher. Autant nous aurons de demandes pour financer une formation Cared+, autant nous apporterons un financement.
Observez-vous un changement de regard sur l’embauche de personnes en situation de handicap ?
Chaque jour, nous constatons que les entreprises souhaitent s’engager dans cette démarche. Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas seulement les grands groupes, mais de nombreuses petites sociétés et des artisans qui ne sont pas soumis à l’obligation d’embauche (loi de 2005, NDLR). Elles ont compris qu’elles sont de formidables ressources qui créent une dynamique positive, apportent des compétences nouvelles, et une certaine exigence pouvant être une source d’inspiration pour beaucoup.
Comment lever les freins qui subsistent néanmoins ?
Les préjugés et le manque de connaissances sont encore trop nombreux. Je crois donc à l’effet modèle : « Si d’autres le font, pourquoi pas moi. » Nous devons faire en sorte que les entreprises qui travaillent avec des personnes en situation de handicap le revendiquent, le valorisent. Et montrent que la plupart des métiers sont accessibles à tous. D’une autre manière, nous l’impulsons par le Club des partenaires H+ Sport qui regroupe des entreprises engagées à soutenir des sportifs de haut niveau handicapés. Une action qui permet de sensibiliser et de faire prendre conscience de la discipline de vie personnelle et professionnelle qu’impose une situation de handicap. Nous essayons ainsi de changer le regard sur le handicap par le prisme du sport.
R. Charbonnier
*Association qui soutient le développement de l’emploi des personnes handicapées
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