Odile Pinatel, directrice départementale Isère de la Banque de France
Quelles mesures avez-vous mises en œuvre face à la crise ?
“À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Nous avons ainsi décidé de ne coter les sociétés qu’à partir du mois de septembre. La Banque de France étudie la capacité de l’entreprise à rebondir et faire face à cette situation inédite. Dans l’ensemble, l’économie française s’est brutalement effondrée en mars, plus fortement que dans d’autres pays. Nous avons connu, ensuite, à partir d’avril, une remontée très rapide du niveau d’activité. Depuis juin, le rythme de reprise est cependant plus lent. Mais il existe de très fortes disparités selon les secteurs d’activité.
Quelles sont les tendances qui se dessinent pour les prochains mois ?
Dans l’industrie, le niveau d’activité est de 10 % en dessous du niveau normal et les prévisions de fin d’année sont plutôt réservées. Les entreprises qui travaillent dans le grand export peuvent connaître des difficultés, tous les pays n’étant pas touchés par la crise sanitaire au même moment. Dans les services, l’activité semble plus favorable depuis août, notamment pour l’hôtellerie-restauration, mais nous restons, là encore, 10 % en dessous de la normale, et les prévisions demeurent très réservées. Elles dépendront par exemple de la fréquentation des stations de montagne. Le BTP se porte mieux. Les carnets de commandes étaient pleins avant le confinement et les entreprises disposent d’une bonne visibilité sur la fin de l’année. Par ailleurs, en Isère, au 4 septembre, il est à noter que les banques ont octroyé des prêts garantis par l’État (PGE) à 11 480 entreprises pour un montant total de 1,8 Md€. Le dispositif a donc été très largement utilisé et les entrepreneurs peuvent encore en faire la demande jusqu’au 31 décembre. Reste qu’il persiste trop d’incertitudes pour les mois à venir quant à l’évolution de la crise sanitaire et celle de l’activité économique de nos partenaires hors zone euro.”
F. Combier
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