Former pour favoriser la sortie de crise
Dans son document rendu public fin avril, le Conseil d’orientation pour l’emploi établit une synthèse de l’impact de la situation sur l’économie et l’emploi après une année de pandémie. Il donne des préconisations pour réussir au mieux la sortie de crise. Parmi elles : améliorer l’axe formation.
« Activité entravée, taux d’emploi qui diminue peu à peu, actifs qui travaillent moins, chômage qui reste contenu, dispositifs d’urgence pertinents »… Le rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), publié à la fin du mois d’avril, dresse un état des lieux du marché du travail et de l’emploi après plus d’une année de crise sanitaire. Un document synthétique dans lequel les membres de cette instance publique d’expertise et de concertation spécialisée sur les questions d’emploi réalisent une photographie de la situation conjoncturelle de 2020 en France. Il en ressort notamment que les aides octroyées aux entreprises ont été et restent vitales pour maintenir l’activité. « Il s’agit de l’une des leçons apprises de la crise de 2008 qui fut une crise de liquidités, soutient Denis Ferrand, directeur général de l’Institut d’études économiques Rexecode, et contributeur du rapport. Avec celle du Covid, l’État a bien compris que les liquidités étaient primordiales et qu’il fallait rapidement déployer des dispositifs comme le PGE. » Mais également le chômage partiel. « En 2008, 230 000 personnes avaient pu en bénéficier. Lors du 1er confinement de mars dernier, ce sont plus de 8 millions de Français », explique l’économiste.
Revoir tout le volet formation
Tout l’enjeu reste dorénavant de bien « maîtriser la temporalité de sortie de crise » et d’anticiper la relance. C’est la raison pour laquelle, le COE a établi des préconisations qui visent à contribuer à orienter au mieux l’action des pouvoirs publics. Parmi elles, les initiatives comme 1jeune1solution et l’apprentissage ont montré toute leur légitimité et doivent être pérennisées. Cependant pour les experts, l’une des priorités dont il faut résoudre « les dysfonctionnements persistants » demeure la formation. « Offre, institutions, financements, difficultés de recrutement, inadéquation des compétences, difficultés d’insertion des jeunes, etc. risquent d’affaiblir la relance », note le rapport. « Avec la crise du Covid, nous avons été confrontés à une accélération des transformations créant de nombreuses tensions, car en face l’outil de formation n’est pas cohérent aux besoins de compétences des entreprises. Cela fait des années que la formation devrait être améliorée, mais à chaque fois cela bloque », analyse l’expert. Si des freins subsistent, le COE donne des pistes de travail : « Anticiper les besoins de main d’œuvre au niveau territorial pour mieux planifier les formations, mieux former et rendre plus attractifs des métiers en tension ; informer davantage de l’utilité de la formation dans une trajectoire d’emploi ou encore investir fortement dans l'ingénierie de formation (métiers du numérique, métiers verts, travailleurs de 2e ligne, formations à l’export et au commerce extérieur, etc.). » Autant d’arguments pour que la formation soit à la hauteur des défis à venir.
R. Charbonnier
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C’est le nombre d’emplois de R&D préservés ou créés dans les entreprises partenaires de l’UGA. Dans le cadre du plan France Relance, l’Université Grenoble Alpes et Grenoble INP se sont mobilisés pour aider les entreprises à créer ou maintenir des emplois de R&D et favoriser ainsi l’innovation. Concrètement, 31 chercheurs seront accueillis dans les laboratoires de l’UGA et 28 dans ceux de Grenoble INP pour des programmes de recherche d’une durée de deux à trois ans maximum. L’État prendra en charge jusqu’à 80 % du salaire de ce personnel. Sur le plan national, le dispositif représente un budget de 300 M€. Il concerne au total 70 structures de recherche et 1 727 emplois de haut niveau.
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