Triniane Racing, en pole position depuis 50 ans

Difficile de lâcher le volant quand la route est si belle. Il pourrait prétendre à la retraite depuis dix ans déjà, mais la passion est la plus forte. Alain Triniane, qui a succédé à son père Raymond en 1981 à la tête du garage Triniane Racing, est maintenant salarié du garage de l'entreprise gérée depuis un an et demi par sa fille, Sylvie Tailler. “Nous étions d’abord Renault. Je me suis lancé dans la compétition au volant d’une Alpine à la fin des années soixante, raconte Alain. Rapidement, je suis tombé amoureux de Porsche.” De Marie-France aussi, elle-même rêvant de conduire une belle allemande ; elle devint sa copilote. Avec 540 rallyes à son actif et une cinquantaine de victoires, dont la Coupe de France des véhicules historiques de compétition, Alain Triniane est décrit par sa fille comme un “passionné autodidacte et visionnaire”.

Management participatif
Sylvie Tailler, armée de diplômes en marketing et d’un premier job aux États-Unis, a finalement accepté de reprendre l’entreprise. Elle ne court pas, mais s’active à perpétuer la flamme. Après une étape de modernisation de l’atelier, elle s’est impliquée dans la comptabilité analytique et la communication externe, tout en confortant le management, en mode participatif : “Nos salariés, que nous formons nous-mêmes, sont aussi passionnés que nous. Ils ont du mal à quitter le garage à la fin de la journée.” On les comprend quand l’enjeu est de recréer une ancienne pièce qu’on ne fabrique plus, voire de reconstruire une Porsche à partir d’une simple coque ! Ce savoir-faire unique offre à Triniane Racing une réputation européenne. “Des garagistes allemands nous proposent leurs voitures en sous-traitance”, sourit Sylvie Tailler, qui a vu passer plus de 400 clients à Domène l’an passé.
R. Gonzalez