Finance « verte », une trop forte poussée ?
C’est une véritable lame de fond que vit le secteur de la finance. Les investissements « verts » ou « durables », proposés par des fonds qui affichent le respect des normes ESG (Environnementaux sociaux et de gouvernance), représente aujourd’hui 36 % des actifs, selon le dernier bulletin de la BRI, Banque des règlements internationaux. Ils atteindraient entre 2 000 Md$, soit une multiplication par dix en cinq ans, et 35 000 Md$, soit une progression d’un tiers, en fonction des acceptations retenues. Dans la jungle des produits existants, le secteur manque de standards pour bien classer et évaluer ces fonds. La tendance questionne et inquiète la BRI qui alerte sur une potentielle crise de la « bulle verte », à l’instar de la « bulle internet » de la fin des années 1990, ou de la bulle immobilière aux États-Unis. La surcote de produits financiers verts, à la base vertueux pour soutenir la transition énergétique, pourrait gravement déstabiliser le secteur financier. Autre pavé dans la mare : une étude de chercheurs de la chaire Scientific Beta de l’Edhec, relayée par Les Échos, a passé au crible les indices boursiers « climatiques » entre 2011 à 2020 de 2 000 sociétés cotées en Bourse, qui se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les données relatives au climat « représentent tout au plus 12 % des déterminants de la pondération des actions d’un portefeuille. La grande majorité des fonds institutionnels et des mandats qui prétendent avoir un impact positif sur le climat sont exposés à des risques importants et évidents d’écoblanchiment ». Pour autant, la Banque centrale européenne, présidée par Christine Lagarde, a confirmé le chemin à suivre : « Nous explorons les moyens de jouer un rôle efficace dans la lutte contre le changement climatique. »
B. Merle
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