Le retour des CDI : la bonne nouvelle du premier trimestre
Nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises, la croissance (du PIB) est, pour plusieurs raisons, un piètre indicateur du niveau de performance économique d’un pays. Le contenu en emploi de cette croissance mérite en revanche une attention particulière, qu’il est utile de mettre en perspective avec le contenu en bien-être des emplois. Sur le premier point, les chiffres récemment présentés par l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale) et l’Insee s’avèrent encourageants.
Un réel allongement de la durée des contrats
Au cours du premier trimestre 2019, le nombre d’embauches, toutes durées confondues, est resté stable en France par rapport aux chiffres du dernier trimestre 2018. Des évolutions notables ont cependant été constatées en fonction des catégories de durée. Depuis quelques années, les contrats de moins d’un mois représentent environ deux tiers des embauches en France. Ces derniers ont connu une faible évolution de -0,8 % sur les trois premiers mois de l’année. Dans le même temps, les embauches en CDI ont augmenté de 2,4 % par rapport à fin 2018. Sans qu’un réel impact soit sensiblement perceptible sur les chiffres du chômage (une très légère baisse tout de même), les chiffres de l’Acoss témoignent bien d’un effet non négligeable sur la durée des contrats.
Une évolution tirée par les TPE et touchant de nombreux secteurs
Il est particulièrement intéressant de noter que les principaux contributeurs à cet allongement de la durée des contrats de travail sont les entreprises de moins de 20 salariés. La confiance qui préside traditionnellement à un tel allongement semble bien partagée, ce dernier n’étant pas seulement le fait de quelques très grands employeurs. Côté création d’emplois, des secteurs en difficulté récente confirment leur embellie. Selon l’Insee, les soldes (issus de la comparaison des créations et des destructions d’emplois) apparaissent ainsi positifs dans la construction pour le 9e trimestre consécutif, et dans l’industrie pour le 7e trimestre consécutif (après une période de 65 trimestres de destruction d’emplois…). À l’heure où certaines compétences se raréfient et où les entreprises sont parfois confrontées à des niveaux élevés de turn-over subi (il devient parfois difficile de fidéliser les salariés), une explication pourrait reposer sur la prise de conscience de l’urgence d’investir sur le long terme dans les ressources humaines, au détriment de la flexibilité trop souvent privilégiée par le passé.
Bien que l’objectif de réduction du taux de chômage à 7 % en fin de quinquennat semble difficilement atteignable (la prévision est de 8,6 % pour fin 2019), l’évolution de la durée des contrats, si elle se confirme, est un résultat qui est loin d’être anodin. Il fournit une évaluation partielle de la qualité des emplois. Leur contenu en bien-être indique, quant à lui, une réelle source de progrès.
“Au cours du 1er trimestre 2019, les embauches en CDI ont augmenté de 2,4 % par rapport à fin 2018”
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