Créations d’emplois : les promesses de la 5G
Numérisation, digitalisation, robotisation : autant de phénomènes en cours qui, à défaut de toucher toutes les entreprises – pour le moment – sont décrits comme porteurs de bouleversements majeurs sur le travail. Certains prospectivistes envisagent ce qu’ils qualifient de “fin du travail”, légitimant des propositions telles que le “revenu universel”. La réalité est sans doute plutôt celle d’une évolution, plus ou moins forte, du travail. En ce qui concerne les créations d’emplois, les chiffres associés au déploiement de la 5G à partir de 2020 sont plus qu’enthousiasmants. Une récente étude du cabinet anglais IHS Markit envisage la création de 22 millions d’emplois au niveau mondial d’ici 2035, en lien direct avec le développement de la 5G.
La prochaine révolution numérique ?
Prévue pour fin 2020, après un premier test dès les prochains Jeux olympiques de 2018 à Pyeongchang, la 5G doit proposer une performance globale des réseaux 1 000 fois supérieure à leur performance actuelle. Au-delà du débit et de la rapidité d’accès aux données, la technologie devrait favoriser le développement de services encore au stade des balbutiements aujourd’hui : domotique, réalité virtuelle, conduite à distance, objets connectés... On comprend mieux dès lors les chiffres avancés au moment d’évaluer les impacts sur l’économie mondiale. Pas moins de 12 000 milliards d’euros de retombées économiques doivent accompagner la création des 22 millions d’emplois évoqués plus haut, toujours selon le cabinet IHS Markit, chiffres faisant l’objet par ailleurs d’un large consensus.
Des impacts différents selon les secteurs et les pays
Comme pour toute (r)évolution technologique, les impacts associés à la 5G ne seront bien sûr pas les mêmes pour tous les secteurs d’activité ni pour toutes les entreprises au sein d’un même secteur (certains parviennent toujours à mieux tirer leur épingle du jeu). Au-delà des opérateurs télécoms, le premier secteur qui bénéficiera de ses retombées, et de loin, sera l’industrie manufacturière (3 364 milliards de dollars de retombées économiques). La vente, les services publics ou la construction en bénéficieront également massivement.En ce qui concerne les pays, des inégalités se dessinent déjà compte tenu des investissements réalisés ou prévus, même si ces chiffres peuvent toujours évoluer. Derrière la Chine, les États-Unis, et plusieurs autres pays (Japon, Corée du Sud, Finlande, Suède, Allemagne…), la France ne se prépare que modestement et souffre d’un réel déficit d’investissements publics, notamment par rapport à un pays voisin comme l’Italie. L’étude table sur 85 milliards de revenus et 400 000 nouveaux emplois d’ici à 2035 pour notre pays (contre 3 500 milliards de revenus pour la Chine et 719 pour les États-Unis). Toujours difficile à évaluer, l’impact des investissements publics n’est, de plus, pas toujours celui escompté. Certains investissements semblent pourtant moins aléatoires que d’autres. À en croire les chiffres évoqués plus haut, et en tenant évidemment compte des aspects sanitaires, il semble difficile, voire dangereux, de ne pas réagir dès aujourd’hui, y compris bien sûr pour les entreprises.
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