World Forum for a Responsible Economy à Grenoble : des transformations de la société déjà mesurables

Le 12 octobre dernier avait lieu à Grenoble école de Management l’étape grenobloise du World Forum for a Responsible Economy, événement né à Lille, qui fêtait son 10e anniversaire. Une des nouveautés résidait dans le caractère “multisite”, occasion de connecter les villes de Lille, Strasbourg, La Rochelle, Paris, et donc Grenoble. Le choix de ces dernières n’a rien de fortuit au regard de leur caractère pionnier et de leur engagement manifeste en direction d’une économie durable. Le point d’orgue de la journée grenobloise restera sans doute l’intervention de Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix en 2006 pour ses travaux et réalisations sur le développement du micro-crédit. De nombreuses initiatives et des résultats probants ont été évoqués par les représentants de collectivités ou d’entreprises. Initiées en partie dans notre région, et pour la majorité en dehors, elles se révèlent très stimulantes et source d’inspiration pour nos entreprises.

Le projet rev3 : des transformations concrètes issues de la 3e révolution industrielle
Baptisé rev3, le projet initié en 2012 dans la région Nord-Pas de Calais vise à permettre à cette région, désormais Hauts-de-France, intégrant la Picardie, de bénéficier de la troisième révolution industrielle en cours. Largement fondé sur la vision du prospectiviste américain Jeremy Rifkin, qui a participé à son élaboration, le projet se veut très concret et générateur d’une dynamique intégrant les entreprises, les collectivités, les écoles, les universités et les citoyens. Il s’agit de conduire la transition énergétique et la transition numérique pour développer une économie connectée et durable, créatrice de valeur, de compétitivité, d’emplois et de bien-être, variable trop souvent oubliée dans les modèles économiques traditionnels.

Isère et écosystème grenoblois : la révolution industrielle déjà en marche
S’il n’y a pas aujourd’hui de réel consensus sur le sens des évolutions en cours, la plupart des prospectivistes s’accordent sur le fait que des bouleversements importants sont en train de modifier sensiblement nos façons de produire, de nous déplacer, de nous loger ou de consommer. L’approche qui sous-tend le projet rev3, dans les Hauts-de-France, repose sur six grandes propositions : développement des plateformes numériques qui forment le socle de l’internet des objets, des énergies intelligentes, conversion des moyens de transport aux énergies propres, transformation de notre environnement bâti en lieux efficaces sur le plan énergétique, mise en œuvre dans tous les domaines des principes de l’économie circulaire, essor de l’économie du partage et de la fonctionnalité pour supporter les nouvelles habitudes de consommation. Comment ne pas voir dans ces propositions des choix semblant parfaitement correspondre aux caractéristiques de nos entreprises et à l’Adn de l’écosystème grenoblois ?
Plus que des choix, ce sont sans doute des caractéristiques quasi génétiques qui, depuis des années, placent nos territoires dans un rôle de pionniers vis-à-vis des changements économiques et sociétaux. Sans vouloir copier les projets stratégiques de territoire observés ailleurs et tout en gardant nos spécificités culturelles, il me semble aujourd’hui fondamental pour notre région d’adopter une démarche collective plus volontariste. Elle permettrait de donner sens, structurer et développer des orientations déjà largement à l’œuvre au sein de notre écosystème.