Villard-de-Lans voit rouge cet hiver
Villard-de-Lans/Corrençon, comme L’Alpe d’Huez ou Lans-en-Vercos, fait partie des stations de ski contraintes de renouveler son contrat d’électricité en 2022.
« En novembre, nous avons signé, pour un an, avec EDF pour un montant un peu inférieur à 700 € le MWh, explique Guillaume Ruel, président de la SEVLC, la société propriétaire des remontées mécaniques. Notre facture pour 2022-2023 s’élèvera à 2,8 M€, alors qu’elle était de 400 k€ en 2021-2022 ! L’impact réel dépendra de notre chiffre d’affaires, mais devrait représenter 25 à 30 % de celui-ci, contre 5 % habituellement. Et nous ne pouvons compter que sur des aides minimes de l’État, équivalant à environ 10 % des coûts. Concrètement, nous devrons réaliser un emprunt pour payer les factures. »
Dans cette station du Vercors où le ski génère 1 500 emplois directs et indirects, la hausse du coût de l’énergie a du mal à passer. Pour réduire l’impact de la crise, la SEVLC a décidé d’augmenter les tarifs des forfaits de 5 % pour les jeunes et les seniors, de 7,8 % pour les adultes. « Nous sommes obligés de pratiquer cette hausse, il en va de la survie de l’entreprise ! Certes, cela ne compensera pas les pertes, mais en diminuera un peu les effets. »
Pour réaliser des économies d’énergie, Villard adapte la vitesse des remontées mécaniques en fonction de la fréquentation. La production de neige de culture sera, quant à elle, limitée en dessous de 1 500 m et réservée aux axes principaux. Encore faut-il que le froid se maintienne. Pour ne rien arranger, le manque de neige a contraint Villard à fermer son domaine skiable pendant presque trois semaines en janvier. « Nous savons que nous subirons des pertes cette saison. Mais nous voulons rester optimistes et nous projeter plutôt sur la saison estivale et les actions venir », conclut Guillaume Ruel.
F. Combier
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