LearningGrid by Grenoble : une première européenne pour la transition énergétique. Les raisons de ce projet ambitieux...
Le 15 septembre a été officiellement lancé le projet LearningGrid by Grenoble par la Chambre de commerce et d’industrie et Schneider Electric, en présence de nombreux partenaires. Une première technologique et pédagogique soutenue par l’État via le Programme d’investissements d’avenir et les collectivités territoriales, qui conforte Grenoble comme capitale de la transition énergétique.
Ce projet de premier microgrid européen alliant à la fois pédagogie et nouvelles technologies de l’énergie se situe à la croisée de multiples enjeux. En premier lieu, un contexte de transformation et de mutation, à l’échelle planétaire, dont l’intensité et la vitesse d’accélération n’ont jamais été rencontrées jusqu’alors.
Les villes au cœur des enjeux de l’énergie
“Les villes, qui concentrent aujourd’hui 50 % de la population mondiale, utilisent 75 % de l’énergie consommée dans le monde et sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Et ce tissu urbain ne cesse de croître : d’ici à 2050, les villes accueilleront 2,5 milliards de personnes en plus”, annonce Schneider Electric. Cette urbanisation croissante pose des défis majeurs dans les domaines des transports, des infrastructures, de la distribution d’énergie ou d’eau, et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Une demande d’énergie mondiale en constante augmentation…
Dans le même temps, “ces 20 dernières années, Internet a permis de connecter 3,2 milliards de personnes entre elles. Au cours des 10 prochaines années, ce chiffre sera amené à doubler”, relève encore le groupe spécialiste mondial de l’énergie. L’ère de la numérisation et de la connectivité, entre les personnes, des machines et objets devenus communicants se traduit par un besoin en énergie constamment disponible, fiable, sûr. Elle ouvre surtout pour des acteurs comme Schneider Electric des opportunités de gestion plus efficiente de la ressource grâce aux réseaux intelligents de distribution de l’énergie, ou smartgrids. Troisième transformation majeure, celle de l’industrialisation massive dans les nouvelles économies (hors pays de l’OCDE) et de la demande croissante de biens au niveau mondial, qui font progresser les besoins en énergie. Tant et si bien que, même avec des politiques volontaristes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’Agence internationale de l’énergie estime que la demande énergétique mondiale augmentera de 37 % d’ici 2040 (scénario moyen du rapport de l’AIE, publié en novembre 2014).
Le LearningGrid by Grenoble, un projet de transformation sociétale
Face à ces phénomènes structurants, les acteurs du LearningGrid by Grenoble partagent une même conviction : “L’aptitude des générations à venir à mieux gérer les ressources énergétiques tout en préservant la qualité de l’air et de l’environnement, notamment en milieu urbain, représente un défi qui définira en partie notre croissance et notre capacité à préserver un cadre de vie acceptable dans les grandes métropoles”, ont déclaré de concert Jean Vaylet, président de la CCI de Grenoble et Luc Rémont, président de Schneider Electric France. Et c’est toute l’ambition du projet qui, au-delà d’une vitrine de démonstration des savoir-faire les plus avancés en matière de technologies de gestion de l’énergie, se veut un projet de transformation sociétale pour les jeunes générations sensibilisées et formées aux enjeux de la transition énergétique.
Les prémices du projet
Une première pierre avait été posée par la CCI de Grenoble dès 2010, avec une importante rénovation de l’Institut des métiers et des techniques soutenue par un Programme d’investissements d’avenir, courant sur la période 2010-2015. Il s’était traduit par la construction d’une plateforme technique innovante de 1 100 m2 dédiée à l’apprentissage des métiers du développement durable et des énergies nouvelles, dont un atelier à énergie positive cofinancé par Schneider Electric pour accueillir son École des métiers de l’énergie Paul-Louis Merlin. Un nouveau bâtiment pédagogique et une restructuration de l’hébergement en internat avaient complété cette rénovation, pour un montant total de 9,2 M€.
Un jalon dans l’écosystème grenoblois
La venue du ministre du Travail pour inaugurer le pôle “Développement durable et énergie renouvelable” de l’IMT, en novembre 2014, a été l’occasion de planter un jalon supplémentaire. Et si le campus de l’IMT devenait un véritable lieu de démonstration et un outil pédagogique centré sur les nouvelles technologies de l’énergie ? Plus qu’une seconde étape, le LearningGrid by Grenoble s’est rapidement imposé, par son ambition à la fois technologique et pédagogique, comme une action décisive dans l’écosystème grenoblois. Il a été rendu possible par l’engagement de deux acteurs, la CCI de Grenoble et Schneider Electric, fortement impliqués dans le développement de l’économie locale et décidés à agir de façon fondamentale pour la transition énergétique. Ensemble et en agrégeant de nouveaux partenaires, ils ont décidé de faire de l’IMT un terrain de jeu grandeur nature pour la réalisation d’un microgrid, consistant à simuler le fonctionnement d’une petite ville intelligente en matière de performance énergétique.
Une initiative pleinement adaptée aux enjeux français et régionaux
“Le projet se situe dans le contexte de la mise en œuvre des mesures du Grenelle de l’Environnement. La filière du développement durable et de l’environnement, et les énergies nouvelles, sont en pleine mutation, ce qui implique d’importantes évolutions des métiers et des compétences. Elles induisent aussi une prise en compte du sujet par toute la population active, résume Thierry Lichtenberger, directeur de la formation continue et de l’alternance à la CCI de Grenoble. Au niveau local, ces enjeux se trouvent renforcés par le Plan Facteur 4 (ndlr, division par 4 des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050) lancé par la Ville de Grenoble et Grenoble Alpes Métropole.”
L’accord du PIA, condition nécessaire à la réalisation du projet
À la suite des engagements des deux présidents, les équipes de la CCI et de Schneider Electric se sont pleinement investies pour bâtir un projet exemplaire au niveau national, retenu en juillet 2015 par le Programme d’investissements d’avenir, et lauréat parmi les dossiers présentés. Il aura vocation à s’articuler avec d’autres formations sur l’énergie déjà existantes, labellisées “campus des métiers et des qualifications Énergies Grenoble” par l’Éducation nationale.
LearningGrid by Grenoble, un projet de 10,8 M€ pour un démonstrateur de la transition énergétique
Le LearningGrid by Grenoble a réuni de nombreux soutiens et financements au titre de sa vocation pédagogique, de la création de nouveaux modules dédiés à l’énergie dans toutes les filières professionnelles, et de la mise en place de nouveaux enseignements “microgrids” pour chaque diplôme de la filière énergie. Il associe également de multiples partenaires publics et privés associés au projet.
Les financements publics
• État : 3 900 000 € (Commissariat général à l’investissement et Programme d’Investissements d’Avenir)
• Région Auvergne Rhône-Alpes : 1 500 000 € (Direction de l’apprentissage)
• Grenoble Alpes Métropole : 600 000 € (Métropole : 100 000 € - Région dans le cadre du contrat métropolitain Isère : 500 000 €)
• Département : 200 000 €Les financements privés
• CCI de Grenoble : 2 885 000 €
• Schneider Electric : 1 150 000 €
• KIC InnoEnergy : 300 000 €
Partenaires
La Compagnie de chauffage de Grenoble (CCIAG).
L’IMT, terrain d’accueil du LearningGrid by Grenoble.
L’Institut des métiers et des techniques est le centre de formation en apprentissage de la CCI de Grenoble.
• Avec près de 2 400 apprenants, 110 enseignants permanents et 200 vacataires, il s’impose comme le premier CFA du département et le deuxième de la Région Auvergne Rhône-Alpes.
• 80 métiers sont enseignés dans plusieurs grands secteurs : bâtiment, gestion de l’énergie, automobile et deux-roues, hôtellerie-restauration, métiers de bouche, coiffure, fleuristerie, services à la personne, santé, métiers du tertiaires (vente, administration, gestion, comptabilité…).
• L’IMT est implanté en zone urbaine à Grenoble. Il comprend six bâtiments, dont quatre d’entre eux construits entre 1968 et 1970.
E. Ballery
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