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Présences Grenoble
Commerce — Le 3 avril 2017

Les Modernes : le livre prend vie !

Au 6 de la rue Lakanal se niche depuis dix ans la librairie indépendante Les Modernes. Sa fondatrice, Gaëlle Partouche, éprise de belles éditions jeunesse et d’œuvres originales pour adultes, anime bien plus qu’un magasin. Elle contribue par ses partenariats au dynamisme de la vie culturelle en région grenobloise.

© JM Blache

Pourquoi la librairie s’est-elle imposée à vous ?
Parce que c’est mon métier ! J’ai d’abord été libraire pendant une dizaine d’années à Paris. J’ai aussi exercé d’autres activités dans la communication, le théâtre, le commercial… Lorsque je suis revenue dans la région – je suis grenobloise d’origine –, j’ai d’emblée souhaité créer ma propre librairie. Mais pas n’importe laquelle. Je l’ai voulue indépendante, et j’y tiens beaucoup. Ce qui signifie qu’avant d’être un commerce, Les Modernes sont un acteur culturel, partenaire de multiples structures – écoles, bibliothèques, collectivités territoriales, cinémas, théâtres…

Est-ce une condition de réussite, ou de pérennité, dans un secteur reconnu comme fragile sur le plan économique ?
L’activité du libraire a toujours été tendue, et c’est le lot de toute la chaîne qui fonctionne avec des marges très peu élevées. L’essentiel de la valeur apportée – le conseil, l’écoute… – est avant tout humain. Pour vivre, le livre a donc besoin du soutien de tous : nos clients fidèles, les collectivités via les bibliothèques qui se fournissent auprès de nous. Mais l’offre proposée par Les Modernes tient surtout à ma propre conception. J’ai voulu un lieu tourné vers l’image, avec des livres pour enfants très illustrés, des BD, des romans… C’est sans doute dans le secteur jeunesse que s’exprime la création la plus prolifique et avant-gardiste. J’ai également souhaité un espace sous verrière adapté, pour des animations qui ouvrent les enfants et ados à d’autres disciplines – jeux de doigts pour les plus petits, mimes, théâtre, ateliers philosophiques ou scientifiques… Le lien sur l’extérieur représentait un prolongement naturel, et j’ai très vite enclenché des actions avec le cinéma Le Méliès, avec l’Hexagone de Meylan ou encore le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère. Par exemple, le 11 mars dernier, nous avons été ensemble à l’initiative d’un atelier animé par un auteur dessinateur de presse, également illustrateur de BD, Jonathan Larabie dit Lara, dans le cadre de l’exposition « La BD prend le maquis ». Des enfants de 9 à 15 ans étaient invités à créer leur BD autour d’histoires en lien avec la Résistance. Aujourd’hui, je consacre plus de la moitié de mon temps à ces partenariats et animations.

À l’image de l’agenda culturel que vous proposez chaque mois, le vôtre est plus que rempli…
Oui, toute ma vie tourne autour de la librairie, et il n’est pas rare que ma fille de 11 ans m’accompagne en soirée ou pendant le WE sur les lieux d’animation. Je consacre entre 60 et 70 heures par semaine à ces activités, et cela peut paraître beaucoup pour un revenu proche du SMIC. Mais ce métier correspond à un engagement, à une façon de faire passer des idées, à la mise en avant de la création à laquelle je suis très attachée…

Cette volonté contribue-t-elle d’une certaine façon à vous différencier ?
Oui, c’est certain, puisque je passe aussi beaucoup de temps aux achats, à rechercher des livres que l’on ne trouve pas ailleurs, notamment auprès de micro-éditeurs avec lesquels je travaille en direct. Ils proposent des livres très créatifs, la plupart du temps réalisés à la main et à faible tirage. Du coup, j’ai été amenée à créer avec Richard Bokhobza, de l’atelier Octobre, un salon spécialisé, baptisé Microsaloon. Je crois également beaucoup au livre en tant qu’objet invitant à l’imaginaire. Il existe une multitude de techniques pour décliner cela – le pop-up, bien sûr, mais aussi l’ombroscope, la découpe laser – et des touchers exceptionnels. Même un enfant ou une personne qui n’aime pas lire peut être séduit par l’objet livre. C’est cette dimension plaisir qui m’intéresse avant tout.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Nous réaliserons quelques travaux à l’occasion de nos dix ans, prévus après l’été. Ils permettront de mettre davantage en avant notre sélection atypique d’ouvrages pour adultes qui, eux aussi, se traduisent par une plus forte créativité. L’étape de l’anniversaire est vraiment l’occasion de nous tourner vers d’autres secteurs. La croissance a été continue, mais il nous faut évoluer pour ne pas stagner. Nous resterons une librairie de niche, mais intégrant l’ensemble de l’actualité graphique et littéraire, en plus du secteur jeunesse.
E. Ballery

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