Le chalet mythique de Margot Gautier

C’est une modeste baraque qui formait le hameau de Freydières, bâtie au-dessus de Revel, à plus de 1 100 mètres d’altitude, dans les années 1940. Margot Gautier y a démarré sa seconde vie il y a une dizaine d’années. “Je gérais avec mon mari une entreprise de transport à Domène, spécialisée dans les grumes et les palettes. Et puis quand le coût du gazole a flambé, la rentabilité s’est effondrée. Il a fallu que je fasse autre chose.” Son cousin hôtelier lui avait déniché cette affaire en prévision d’une association. Et finalement Margot s’est retrouvée seule. D’un chalet qui fut un bar, elle a fait un restaurant sans prétention aux portions généreuses et à l’ambiance inégalée. Non sans effort : “Nous avons dû tout refaire, du sol au plafond. On travaillait en pleine nuit l’hiver pour être prêts à la belle saison.”

Le Chalet de Freydières a étalé ses nappes cirées à carreaux rouge et blanc le 19 juillet 2008. Des photos anciennes de la cabane donnent aux murs un petit air de nostalgie : “On venait ici sur un chemin de cailloux. Vous avez vu comme les sapins ont poussé ?” Les randonneurs qui descendent des sommets de Belledonne s’y attardent le soir, pour une tartiflette ou une part de tarte aux myrtilles. La désormais fameuse tarte de Margot, qui rend l’étape incontournable. “Je n’en fais jamais assez, je rate souvent des ventes !” Sa fille Alexandrine, son petit-fils Jules et un deuxième cuisinier, Jean-Marc, lui donnent un coup de main le week-end : “Rien que sur la terrasse, aux beaux jours, on dépasse régulièrement 100 couverts entre le midi et le soir !” Des clubs sportifs, et pas des moindres, viennent aussi se régaler : le FCG, les Brûleurs de loups… Et les entreprises peuvent privatiser l’endroit pour profiter d’un bol d’air inspirant et authentique.

R. Gonzalez