Leader export : Teledyne e2v met ses exportations sur orbite
La filiale grenobloise du leader mondial des convertisseurs de données et microprocesseurs haute fiabilité a enregistré une nouvelle hausse de son chiffre d’affaires à l’export en 2019, à 118,9 M€. Un développement porté notamment par une forte dynamique des secteurs de l’aérospatiale et de l’imagerie industrielle.
Comment expliquer votre performance constante à l’international ?
Laurent Monge, directeur général du site de Saint-Égrève : Notre activité est intrinsèquement liée à l’international : nos marchés, nos concurrents, nos fournisseurs sont tous présents à travers le monde. Les niveaux élevés de nos investissements nécessitent en outre de nous positionner sur cette échelle. La croissance à l’export s’intensifie depuis plusieurs années. Elle fait suite à un changement de stratégie. D’une approche ‘distributeurs’, basée sur des sociétés tierces, nous sommes passés à une stratégie de niche applicative. Nos ingénieurs d’application, sur place, assurent la promotion des produits et forment les utilisateurs. Nous sollicitons toujours des distributeurs, mais nous tenons désormais à cette relation de proximité.
Comment se répartissent vos marchés ?
Nous réalisons 27 % de notre chiffre d’affaires en Europe, dont 10 % en France. 39 % de notre production est écoulée en Amérique du Nord et 34 % en Asie. Nous sommes donc bien présents sur les trois principales régions économiques du monde. En Asie, Teledyne e2v se concentre plus spécifiquement sur l’Inde et la Chine, notamment autour de leurs projets spatiaux : le système chinois de positionnement par satellite Beïdou, le programme d’exploration lunaire, etc. En Europe, notre site s’investit particulièrement dans l’imagerie industrielle et autour du concept d’industrie 4.0. En Amérique du Nord, où notre activité est relativement stable, nous adressons les marchés de l’aérospatiale et de la défense.
La crise sanitaire a-t-elle impacté votre activité en 2020 ?
Sur le plan humain, d’abord, nos salariés sont en bonne santé. Aucun d’entre eux n’a été contaminé sur site. Sur le plan de la production ensuite, même si un grand nombre de collaborateurs sont passés au télétravail, nous n’avons pas eu à appliquer de mesures de chômage partiel. Sur le plan économique enfin, nous avons subi la crise à des degrés divers. Sur le marché du médical, il y a une baisse conjoncturelle de la demande pour les capteurs intra-oraux, liée à une diminution de l’activité des dentistes. La crise sanitaire aura des effets plus durables sur l’avionique commerciale. À l’inverse, nous observons une très bonne résilience des marchés de l’industrie et surtout du spatial, qui constitue le cœur de compétence du site de Saint-Égrève.
Quelles sont vos perspectives pour 2021 ?
Toute l’énergie que nous investissons dans la R&D sera payante. Nous travaillons par scénarios, prêts à nous remettre en question. Dans l’immédiat, il s’agit de protéger les investissements essentiels à nos développements en cours. Nous tablons sur une reprise à partir du deuxième semestre sur la plupart des marchés. Nos produits restent sollicités parce qu’ils rendent possibles des applications génératrices de croissance.
R. Gonzalez
Infos clés
Conception et fabrication de convertisseurs de données et microprocesseurs haute fiabilité
Saint-Égrève
387 personnes
CA 2019 : 132,2 M€
CA export 2019 : 118,9 M€ (+ 10 %)
Export, entreprises de 50 salariés et plus
Pas simple de faire croître significativement son chiffre d'affaires à l'export lorsque la dynamique des échanges internationaux est enrayée au niveau mondial ! Le classement des 50 entreprises les plus exportatrices illustre la gageure. Avec toutefois certaines très belles performances, de la part d'entreprises déjà primées au cours de ces dernières années par Présences (Alfa Laval Vicarb, Arturia, Bio Logic, Soitec), qui enregistrent encore des progressions à deux chiffres. C'est Teledyne E2V qui l'emporte donc cette année. Ce classement est aussi révélateur des caractéristiques des entreprises championnes à l’export en région grenobloise, où sociétés de l’industrie traditionnelle côtoient secteur des hautes technologies (dont microélectronique), entreprises d’ingénierie ou de services à haute valeur ajoutée. Des spécialisations qui se maintiennent dans l’ensemble régional, et se renforcent d’année et année.
Les entreprises sont classées selon la part à l’export de leur chiffre d’affaires en 2019. Toutes les entreprises ont leur siège en région grenobloise. Les effectifs sont issus des dernières données publiques disponibles.
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