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Présences Grenoble
Aménagement — Le 9 avril 2021

Préparer l’économie des transitions

L’économie des transitions devient un facteur essentiel de durabilité et d’attractivité des territoires. Comment se traduit-elle de façon concrète ? Interview croisée.

Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, avec Guy Jullien, vice-président chargé de l’économie, de l’industrie et de la résilience économique, et Mélina Hérenger, vice-présidente chargée du tourisme, de l’attractivité, de l’innovation © F. Ardito

Quel sens donnez-vous à l’économie des transitions ?

Christophe Ferrari : Le bassin grenoblois a toujours su s’adapter aux nouveaux enjeux. Historiquement industriel et ouvrier, il a progressivement évolué en métropole technique et scientifique. Aujourd’hui commence un nouveau cycle de l’action publique qui implique de lancer des transformations profondes et structurantes. Il exige de nous, collectivités, de revisiter nos fondamentaux. Et la crise sanitaire nous force à monter en puissance dans la capacité à gouverner les transitions, tout en maintenant un budget de plus en plus contraint, à l’équilibre ! Il s’agit de répondre au plus juste économiquement, socialement et écologiquement à l’ensemble de ces défis. La Métropole a mobilisé 3,3 M€ en 2020 pour aider les entreprises en créant un fonds de solidarité métropolitain, en exonérant certains loyers commerciaux, en boostant notre système de soutien à l’investissement dans les commerces. Nous prévoyons 3,1 M€ sur la période 2021-2026 pour soutenir la transition énergétique et environnementale des TPE/PME. Dans le même temps, nous investissons dans les entreprises qui prônent un nouveau modèle économique capable de répondre à ces défis transitoires, en contribuant par exemple au fonds CoopVenture de la French Tech in The Alps à hauteur de 600 000 € euros sur trois ans : cela permettra aux sociétés coopératives de production de bénéficier d’aides qu’elles devront réinvestir par la suite, générant ainsi une logique vertueuse de développement. Enfin, nous affirmons notre stratégie de développement de la filière hydrogène, véritable investissement d’avenir, en soutenant l’implantation de centres d’innovation dans le domaine, en favorisant la création de stations de recharges, en accompagnant l’investissement des particuliers et des professionnels dans des moyens de transport décarbonés.

Comment créer de la cohésion autour de cette vision ?

Guy Jullien : Nous ne saurions être au rendez-vous des transitions et des transformations qu’elles exigent et induisent sans reconfigurer nos modes de gouvernance : il nous faut faire avec les autres territoires et acteurs. C’est pourquoi nous créons et multiplions les initiatives, comme le Pacte économique local (www.pacteeconomiquelocal.fr). Il réunit 24 partenaires publics et privés solidaires pour la résilience économique et l’attractivité du territoire. Il est proposé avec les collectivités du Grésivaudan et du Pays voironnais, et tous les partenaires s’engagent à mener des actions concrètes indispensables à la résilience et à l’attractivité du territoire Grenoble-Alpes. Il prévoit en particulier de revenir régulièrement dresser un bilan public de leurs initiatives.

En quoi ce projet est-il porteur d’une nouvelle attractivité et d’un changement de paradigmes ?

Mélina Hérenger : Nous l’avons constaté pendant cette période de crise sanitaire : il existe mille façons d’établir du lien, de continuer à élargir le cercle de l’hospitalité, de l’accueil et de l’attractivité. Nous sommes la principale porte d’entrée vers la montagne, et lorsque celle-ci ne va pas bien, Grenoble ne va pas bien et réciproquement. Il est donc impératif d’interroger nos pratiques touristiques, de connecter le tourisme d’affaires au tourisme d’agrément, les activités sportives aux événements culturels, le rapport entre présentiel et distanciel. Créer des ponts entre ces activités normalement très compartimentées pour proposer un camp de base « 4 saisons » sera la clé du tourisme alpin de demain.

Quelles sont les implications sur l’urbanisme et les grands projets ?

Christophe Ferrari : Concrètement, plusieurs grands projets urbains d’aménagement et de développement des espaces économiques incarneront notre ambition pour le long terme. Aux centralités nord-est et nord-ouest, qui concentrent déjà de forts enjeux économiques de la Métropole, et qui bénéficieront d’opérations de renouvellement et de rénovation, s’ajoute le développement d’une nouvelle centralité sud : GrandAlpe. Nous faisons le pari d’une nouvelle centralité civique et économique, d’un nouvel écosystème d’innovation urbaine et écologique qui sera traversée et desservie par le futur RER métropolitain à partir de 2025. Nous bâtissons une métropole polycentrique, attractive, dynamique, structurée autour de plusieurs espaces économiques clés, et passons ainsi d’une logique par opérations à une fabrique métropolitaine de la ville. C’est dans cette logique innovante que repose aussi l’économie des transitions.

© Grenoble-Alpes Métropole
Barbara Schuman, conseillère métropolitaine déléguée au commerce et à l’artisanat
© Grenoble-Alpes Métropole
Céline Deslattes, vice-présidente de Grenoble- Alpes Métropole, chargée de l’emploi, de l’insertion et de la jeunesse
© Grenoble-Alpes Métropole
Elizabeth Debeunne, vice-présidente de Grenoble-Alpes Métropole, chargée de l’économie sociale, solidaire et circulaire

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