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Aménagement — Le 20 juin 2018

Les zones d’activités économiques renforcent leur identité

Diverses par leur taille et leur localisation, les zones économiques se distinguent aussi par leur vocation. Si certaines d’entre elles adoptent une physionomie généraliste pour offrir à leurs territoires toutes les chances de développement, l’heure est à la spécialisation. Elles gardent en commun l’ambition de mieux accueillir des structures plus légères.

Parc d’activités du Parvis 2 © Thierry Chenu

Le triumvirat Presqu’Île-Europole-Bouchayer-Viallet constitue certainement la force motrice de l’immobilier de bureau à Grenoble. À grande vitesse, le secteur a déjà attiré à lui des entreprises parmi les plus gros employeurs de la région urbaine (Schneider Electric, Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, CEA, Atos Worldgrid…) et des sociétés en forte croissance, de Hardis à Xenocs, en passant par un large florilège de start-up du numérique ou dédiées à la transition énergétique. “Polytec, au coeur de la Presqu’Île et Europole étant remplis, c’est au tour de Bouchayer-Viallet d’attirer les convoitises. La zone sera pleinement identifiée quand elle aura atteint sa taille critique”, résume Hugues de Villard, dirigeant d’Axite CBRE à Grenoble. Autre pôle majeur d’attractivité économique, Inovallée voit son territoire s’enrichir de nouveaux projets d’immeubles de bureaux, sur ses deux versants de Meylan et Montbonnot. Dans le cadre de la requalification et du renouvellement urbain sur le secteur meylanais, le projet de ville prévoit pas moins de 68 000 m2 de plancher supplémentaire à vocation économique d’ici 2020. Inovallée et la Presqu’Île ont en commun de parier sur une intégration de l’économie tertiaire avec l’habitat, lui-même en très fort développement, pour une meilleure mixité urbaine.

Un territoire en voie d’optimisation

Du nord au sud, l’agglomération est émaillée de nombreux parcs d’activités, gérés par Grenoble-Alpes Métropole. Il s’agit moins d’étendre de telles zones, à l’heure d’un foncier toujours plus réglementé et d’un arbitrage plus serré de ses usages, que de les optimiser. En les aménageant sur des espaces déjà urbanisés, voire sur d’anciennes friches industrielles. Comme la zone du Sautdu- Moine (dite aussi des Îles), sur Champagnier-Jarrie. Le site présente de nombreux atouts : directement connecté à la RN 85, il bénéficie d’une très haute puissance électrique, sera desservi par la ligne Chrono dès septembre et pourrait se voir doté d’une plateforme mutualisée de ferroutage. Deux tiers des 20 hectares disponibles ont déjà été réservés par des entreprises locales. Le site des Papeteries de Pont-de-Claix répond à la même logique de réinvention industrielle. L’aménageur Elegia a imaginé ici 4 hectares divisibles en lots de 3 700 à 6 800 m2. Bien desservis par la route et une piste cyclable, deux premiers lots de 5 000 m2 sont d’ores et déjà disponibles aux entreprises (mécanique, énergie, chimie, environnement…), avant une deuxième tranche en 2020. De telles zones d’activités, fusionnelles avec le tissu urbain, sont à concevoir quand les grands projets conçus voilà dix ans font aujourd’hui le plein. Vantée comme un modèle d’intégration environnementale, Vence Ecoparc est aujourd’hui en grande partie commercialisée. Seuls 11 000 m2 restent à bâtir, tout près de l’A480. À cheval sur les communes de Saint-Égrève et du Fontanil, Etamat a aussi rapidement comblé les attentes, avec ARaymond à sa proue. La Métropole a souhaité y mettre en réserve un tènement de 4,7 hectares pour une grande implantation industrielle future.

Une vallée à la pointe

Largement dédié à l’industrie, le Grésivaudan poursuit aussi sa reconquête économique, à l’image de la zone d’activités de Grande-Île, qui continue de se remplir. “De belles sociétés y font construire leurs locaux, encouragées par le prochain raccordement autoroutier”, exprime Sylvain Michalik. Le territoire a en effet engagé d’importants travaux de création et d’optimisation d’infrastructures pour mieux accueillir les entreprises. Parmi elles, GLD achève la construction d’un deuxième bâtiment logistique de 24 000 m2, tout près du premier de 36 000 m2 érigé en 2015, avec 50 emplois à la clé. Le barreau de Grande-Île, opérationnel d’ici 2020, prendra la forme d’une route structurante de 1,7 km de long, implantée entre la RD165 et la RD523. Cette liaison facilitera également les trajets vers la zone d’activités du Pruney, en pleine reconfiguration. Coût prévisionnel : 13 M€ HT, supportés à parts égales par le Grésivaudan et le Département. Tout près de là, le demi-échangeur de La Bâtie, à Saint-Ismier, va compléter la desserte de quatre communes tout en offrant une connexion efficace et fluidifiée aux 4 hectares d’activités d’Isiparc, zone dédiée à la technologie. La bretelle d’entrée sur l’A41 sera livrée dès cet automne, celle de sortie au printemps prochain (coût total : 8 M€ HT). À l’autre bout de la vallée, sur la commune de La Buissière, les pelleteuses s’activent aussi. Le groupe La Poste démarre tout juste la construction d’une plateforme pour son activité Colissimo. Sur un terrain de 53 000 m2 cédé par la communauté de communes, l’équipement assurera fin 2019 le traitement de 12 000 colis à l’heure. Coût de cet outil stratégique pour La Poste : 27 M€, intégrés dans un plan national de 450 M€ pour le déploiement de l’activité colis. À un jet de pierre démarrent aussi les travaux d’extension de la plateforme logistique de Lidl, pour une surface de 22 000 m2, sur un tènement de plus de 7 hectares. Le site permettra la création de 25 emplois dans un premier temps.

L’espace, l’atout séduction du Pays voironnais

Centr’Alp reste très demandé, en raison de son foncier disponible et de sa situation au nord de l’agglo, c’est-à-dire en marge des difficultés de circulation. “Les deux demi-échangeurs récemment construits et de nouvelles locomotives comme Cetup et Paraboot boostent l’attractivité”, précise Hugues de Villard. Le fabricant de vélos haut de gamme Time Sports International y a aussi implanté son siège et ses ateliers de 4 500 m2 après avoir initialement envisagé de s’installer à La Tour-du-Pin, près de son berceau à Vaulx-Milieu. La présence de Rossignol est pour le moins incitative : le fournisseur d’équipements industriels Chauvin et la chaudronnerie de précision Ravanat ont récemment mis le cap sur Centr’Alp 2, où le spécialiste des presses à injecter Wittmann Battenfeld s’apprête à construire un bâtiment de 4 500 m2 sur un foncier de 1,2 hectare. Il reste ici un tènement de 16 hectares divisible à partir de 20 000 m2, pour accueillir des entreprises d’une certaine taille. Les plus petites seront plutôt concernées par un projet d’extension de 16 hectares de Centr’Alp 1, découpés en lots à partir de 5 000 m2. L’entreprise de fabrication de plastique Seremi quitte ses locaux de Seyssins pour s’installer sur ce secteur dès cet été. Outre le foncier, Centr’Alp déroule les arguments de l’accessibilité routière et des déplacements facilités à l’intérieur même de la zone, notamment grâce aux aménagements cyclables. Le Pays voironnais et le Département réfléchissent actuellement à l’optimisation du “dernier kilomètre” pour faciliter la vie des salariés de Centr’Alp. Plus près de la zone urbaine de Voiron, le parc d’activités du Parvis 2 est en cours d’aménagement. Dans quelques mois, il proposera à la petite industrie et aux activités artisanales des terrains à bâtir à partir de 2 500 m2 sur un foncier total d’une quinzaine d’hectares. Les nouveaux bureaux de Budillon-Rabatel y sont déjà installés, profitant ici d’une visibilité renforcée, en bordure de rocade.

La Matheysine : une mine de projets

Tout au sud de l’Isère, les collectivités s’engagent aussi pour l’attractivité économique. Matheysine Développement a mis sur le marché le Connex, un espace de travail partagé offrant aux porteurs de projets la possibilité de “coworker”. Dans la zone d’activités des Marais, le bâtiment, qui s’adresse essentiellement au secteur tertiaire, propose un grand choix d’équipements : mobilier adapté, très haut débit, espace de convivialité, salles de réunion… Avec 18 bureaux au total, le Connex accueille les entrepreneurs selon des formules souples, depuis la location à la demi-journée au crédit-bail. L’association prépare également la réalisation de la deuxième tranche d’un programme ambitieux : la requalification de l’ancienne friche industrielle Allibert, à Saint-Honoré. Le Département a attribué 2 millions d’euros à ce projet destiné à accueillir essentiellement des entreprises industrielles, artisanales et de logistique. Baptisée Évolutif, cette nouvelle zone d’activités comporte 17 000 m2 de bâtiments sur un foncier de plus de 4 hectares. Après une première tranche de travaux de réfection de la toiture et de l’étanchéité, s’enclenchent cet été la requalification du tènement et la commercialisation des modules locatifs, de 125 m2 jusqu’à plus de 1 000 m2. Une surface de 4 600 m2 a déjà été attribuée à l’entreprise de BTP Carron. “Nous louons également 2 800 m2 d’espace de stockage intermédiaire à la société Valecrin, située au Périer, pour laquelle Matheysine Développement s’est appliquée à trouver un repreneur solide, le groupe Ogeu, leader des eaux minérales régionales en France. Nous sommes aussi en contact avec des sociétés de transport”, complète Jean-Marc Laneyrie, président de Matheysine Développement.

R. Gonzalez

Coworking sous les cimes
 
Le Grésivaudan a réalisé une étude d’opportunité en 2016 sur la création d’espaces de travail partagés sur le territoire. Les besoins étant identifiés, un premier site a vu le jour l’année dernière sur les balcons de Belledonne. La Cocotte des Adrets, créée par l’association du même nom, est nichée au premier étage d’une maison de village, au-dessus du restaurant-épicerie La Marmite des Adrets. Elle propose aux entrepreneurs, salariés et indépendants de partager un espace de travail d’une douzaine de postes, avec salle de réunion, douches, kitchenette et autres équipements mutualisés. Des structures du même genre ont poussé sur le territoire et à proximité : Cowork in Crolles au sein des ateliers-relais de Crolles, La Bonne Fabrique au Sappey-en-Chartreuse, et enfin le Grenoblois Col’inn, qui a ouvert de nouveaux locaux à Meylan.

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