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Industrie — Le 5 octobre 2017

Microélectronique et numérique : Une filière au sommet de l’innovation mondiale

Reconnue parmi les cinq hubs Internationaux de la micro-électronique, Grenoble se taille aussi la part du lion dans le numérique et les objets connectés. Une rare combinaison qui a ouvert la voie au classement de la 5e ville la plus innovante au monde décerné par Forbes.

Site STMicroelectronics de Crolles ©artechnique

Objets connectés, intelligence artificielle, réalité virtuelle, big data, industrie 4.0… Le monde est en pleine effervescence, et  Grenoble participe activement à l’aventure. L’odyssée a démarré dès les années soixante. La région grenobloise a pleinement contribué à l’essor de l’informatique et de la micro-électronique. Le “software” est représenté par des entreprises telles que Capgemini (fondée par Serge Kampf en 1967 à Grenoble sous le nom de Sogeti), Hardis, Atos, Orange business services, Corys Tess, Digimind, Metrologic… Le “hardware” est incarné par HP, Bull, STMicroelectronics, Soitec, e2V… À la croisée du matériel et du logiciel, le CEA Grenoble a créé en 1967 le Leti, laboratoire d’électronique et de technologie d’information. Il a depuis essaimé de nombreuses start-up, dont Soitec, Sofradir, Tronics, ISKN, Primo 1D…

À partir des années 2000, l’essor des sociétés de services numériques et de l’e-commerce comme Spartoo, Photoweb, Made in design, Evioo… a conforté l’éventail des spécialités. Une filière complète du numérique était née, et a prospéré à Grenoble. Elle constitue le tout premier secteur économique, avec 40 000 emplois, 5 500 chercheurs, 550 entreprises et 5 800 étudiants. Cette position a été consacrée par une labellisation French Tech en 2014, dès la première vague de candidatures. En intégrant les établissements de formation, les structures de recherche publique, (CEA, Inria, CNRS…) et le pôle de compétitivité Minalogic, point de rencontre de tous les acteurs, la filière de la micro-électronique et du numérique apparaît incroyablement riche, dans toutes ses composantes… depuis même Ferropem, le fabricant de silicium à Livet et Gavet.

Une concentration d’acteurs unique en Europe !

salle blanche
Grenoble rassemble l'une des plus fortes superficies de salles blanches en France ©artechnique

Premier employeur de l’Isère, et second de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec près de 6 000 salariés, STMicroelectronics témoigne de la place d’exception occupée par Grenoble. “Nous disposons ici d’un ensemble complet de ressources et de compétences qui permet de construire des partenariats dans tous domaines – recherche, formation, sous-traitance hautement spécialisée, start-up utilisatrices de nos technologies… Il est rare en France de trouver une telle concentration. Ce pôle de la microélectronique et du numérique est unique en Europe”, confirme Philippe Brun, vice-président RH du groupe. “Chez STMicroelectronics, plus de 95 % de la production est exportée dans un secteur très concurrentiel à l’échelle mondiale, où la recherche est essentielle à la compétitivité. C’est donc une industrie créatrice de valeur.

La vitalité des start-up à Grenoble, dans tous les secteurs applicatifs, se révèle très intéressante en termes de veille et de visibilité sur nos composants, même si nos marchés de volume ne sont pas ici”, complète Laurent Malier, directeur des  développements technologiques du fabricant de semi-conducteurs.

Les précurseurs de la transition numérique

Capgemini
Applications numériques chez Capgemini à Meylan ©DR

Même écho chez Capgemini, où les équipes du leader des services informatiques (près de 1 000 collaborateurs à Grenoble au total avec Sogeti) bénéficient d’un environnement porteur : “L’écosystème grenoblois, tant par ses grands acteurs industriels et PME que ses grandes écoles, démontre une formidable appétence pour les technologies numériques. De fait, à travers les partenariats noués avec les universités et organismes de formation, et notre dispositif international d’Applied Innovation Exchanges, nous disposons de fortes compétences qui s’intègrent dans nos offres globales de Digital Manufacturing (produits, usines, processus connectés et  intelligents) et Digital Customer Experience (ensemble des interactions entre les clients, B2B et B2C, et une marque)”, commente Jean-François Valente, directeur de Capgemini Technology Services Grenoble.

De même, la société Hardis, fondée en 1984 par Christian Balmain et trois associés, est devenue le troisième éditeur régional et le numéro un français des solutions logistiques. Elle vise maintenant l’international et devrait atteindre 1 000 collaborateurs pour 93 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2018.

Grenoble est à la pointe d’une nouvelle rupture : l’immersion des objets connectés dans tous les domaines de la vie quotidienne, industrie, bâtiment, smartgrids, santé… Les composants et capteurs sont intégrés par l’industrie traditionnelle ou permettent de faire émerger de nouveaux acteurs, centrés sur des services ou applications innovants. Une révolution bien comprise au niveau local : “Les technologies évoluent en générant risques et opportunités. À nous, en nous appuyant sur un bon ancrage et les écosystèmes territoriaux, de bâtir les cohérences d’acteurs qui assureront nos succès sur les marchés locaux et mondiaux”, défend Laurent Malier.

E.Ballery

Recherche

  • CEA-Leti : Laboratoire d’électronique et de technologie d’information, 1 900 chercheurs, 2 760 brevets, 700 publications, 330 partenaires industriels, 60 start-up essaimées.
  • Inria : Institut national de recherche en informatique et en automatique
  • Laboratoires de recherche de l’Université Grenoble-Alpes et du CNRS
  • Linksium : société d’accélération du transfert de technologies (SATT)
  • Minalogic : pôle de compétitivité mondial

Formation

  • Université Grenoble-Alpes : école d’ingénieurs Polytech, école doctorale en mathématiques et informatique, etc.
  • Grenoble INP : écoles d’ingénieurs Ensimag (informatique, mathématiques appliquées, télécommunications) et Phelma (physique, électronique et matériaux)
  • Grenoble École de Management : école de management des systèmes d’information (EMSI)
  • Campus numérique in the Alps : formation au métier de développeur ouverte à tous.

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