Energie : Grenoble électrise les talents
Fidèle à sa tradition historique, la filière énergie brille plus que jamais à Grenoble. Smart grids, énergies renouvelables, mobilité hydrogène… c’est ici que s’inventent les procédés et technologies de demain.
L’esprit des pionniers de la houille blanche, dont fut Aristide Bergès entre 1865 et 1890, se perpétue, tant la région grenobloise concentre ses forces dans le domaine de l’énergie !
Des leaders mondiaux y ont pris leur essor, comme Schneider Electric ou Air Liquide, qui a dans les années soixante localisé à Sassenage sa filiale spécialisée dans les technologies avancées (800 personnes actuellement). Dans les smart grids, RTE, EDF, et Atos Worldgrid présent depuis 45 ans (600 personnes aujourd’hui), comptent parmi les majors du secteur. Des géants se sont implantés, comme Alstom Hydro devenu GE Renewable Energy dans le sillage de l’ancien Neyrpic, l’Allemand Siemens et l’Anglais Rolls Royce, spécialisé dans les systèmes d’instrumentation et de contrôle de commande nucléaire, ou Andritz Hydro, leader mondial des turbines hydroélectriques inférieures à 30 MgW (75 personnes). Sont aussi nés des acteurs devenus internationaux, tels Artelia, intervenant dans l’ingénierie des infrastructures portuaires et hydrauliques (500 personnes à Échirolles) ou Hydrokarst, pour l’accès aux ouvrages en milieu confiné (200 personnes).
Tous bénéficient d’un écosystème unique. Il se caractérise par la présence de formations d’excellence, par la spécialisation du CEA Grenoble dans les nouvelles technologies de l’énergie alimentant l’essaimage de PME et start-up. La création depuis 1995 d’un pôle de compétitivité dédié à la transition énergétique, Tenerrdis, a, lui, permis de booster les projets de recherche collaborative et de soutenir le développement des start-up.
Une tête de pont pour des technologies mondiales
L’actualité est dans ce domaine éclairante. Le 12 juillet dernier, Grenoble accueillait Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, pour l’inauguration du site Technopole, vitrine mondiale des savoir-faire du groupe en matière de performance énergétique. “La France est au coeur de Schneider et Grenoble est notre pièce maîtresse. Nous consolidons notre place dans l'écosystème grenoblois, qui associe université, recherche et industrie”, a-t-il rappelé. Le leader mondial du management de l’énergie, via son projet GreenOValley, investit en région grenobloise 120 M€ entre 2016 et 2019 et rassemble 5 000 collaborateurs sur 5 sites (contre 13 auparavant). Les espaces de travail déploient les solutions d’efficacité énergétique et de bâtiment connecté les plus avancées du groupe. “Le coeur du réacteur de l’innovation en France est à Grenoble, en lien direct avec Boston et Hong Kong”, ajoutait Christelle Heydemann, présidente des activités France. Ces déclarations confortent tant les équipes locales, que les compétences et la qualité des partenariats locaux. Parmi les collaborations clés, la CCI et Schneider Electric se sont associés en 2016 pour créer le premier microgrid européen, alliant pédagogie et nouvelles technologies de l’énergie, sur le campus de l’Institut des métiers et des techniques (IMT) à Grenoble.
Grenoble, berceau de l’hydraulique, vise le leadership !
L’Isère, avec 38 centrales EDF, s’affirme aussi comme le premier département hydraulique de France.
EDF Hydro y emploie 1 100 personnes. Cent trente-deux barrages sur l’ensemble de la région fournissent le tiers de la production hydraulique française d’EDF, soit la consommation de 6 millions d’habitants. Le département dispose en outre de la centrale hydraulique la plus puissante de France, Grand’Maison, équivalant à deux tranches nucléaires, et du plus grand chantier hydroélectrique en France, Romanche Gavet.
Le futur pôle hydraulique de Saint-Martin-le-Vinoux concrétisera bientôt cette position d’excellence. Il a vocation à regrouper d’ici 2019 les équipes grenobloises d’EDF, et de créer un campus de formation hydraulique à vocation nationale. “Il accueillera chaque année 3 500 stagiaires, annonce Laurent Pérotin, directeur de l’Unité de Production Alpes. Et le pôle hydraulique, avec ses 25 000 m2, représente le deuxième plus gros chantier tertiaire actuellement mené par EDF.”
La première flotte de véhicules à hydrogène en Europe
Si demain s’écrit dès aujourd’hui, c’est bien dans la mobilité hydrogène que s’illustre l’adage ! À Sassenage, Air Liquide contribue à l’utilisation des véhicules à pile à hydrogène en déployant des stations de recharge. Le groupe a installé plus de 75 stations d’hydrogène dans le monde.
Des acteurs comme McPhy Energy, Sylfen, Paxitech, Symbio, Axane complètent la filière. Dès 2015, le pôle de compétitivité Tenerrdis a coordonné le projet Hy-way visant à mettre en service la plus importante flotte de véhicules hydrogène en Europe (50 véhicules) à Grenoble et à Lyon.
E. Ballery
Recherche, innovation
- CEA-Liten : Laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux, 14 plates-formes technologiques, 1 000 chercheurs, techniciens et équipes supports.
- Deux chaires de la Fondation Grenoble INP : Hydro’like (l’innovation au service des machines hydrauliques de demain) et Smartgrids (développer un réseau électrique intelligent et pour tous).
- Laboratoires de recherche de l’Université Grenoble-Alpes et du CNRS
- Pôle de compétitivité Tenerrdis
Formation
- Université Grenoble-Alpes : large offre de formations, de la licence au doctorat
- Grenoble INP : école d’ingénieurs Ense3 (énergie, eau, environnement)
- IMT : bac pro, BP, BTS et licence pro en gestion de l’énergie
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