Le jour où…“Je suis devenu chef d’entreprise pour maîtriser mon destin”

“Ma vocation première, c’était d’enseigner la chimie. Mais la vie vous entraîne parfois ailleurs… Après un diplôme d’ingénieur à l’ISITV de Toulon, j’ai enchaîné avec un doctorat au CEA, en partenariat avec STMicroelectronics. Et finalement, je me suis retrouvé en 2011 chez Renault dans l’équipe qui a développé la Zoé, première voiture 100 % électrique en Europe. Toutes les marques automobiles me contactaient, me harcelaient parfois pour me proposer des missions, y compris depuis la Chine. Et en 2015, j’ai dit stop à tout ça. J’ai pris une année sabbatique pour réfléchir à ma vie et au sens que je voulais lui donner. Complètement par hasard, j’ai rencontré les gérants du traiteur Franco-Chine, qui envisageaient d’arrêter leur affaire. Ils ont su me donner envie de la reprendre. Et de tout apprendre, la cuisine, la vente, la gestion du personnel… J’ai transformé le commerce en VietN’Go, avec un nouveau look et une stratégie marketing orientée vers la jeunesse, pour échapper à la saisonnalité de l’activité. Un an plus tard, le chiffre d’affaires avait progressé de 40 %. J’avais surtout la satisfaction d’offrir un salaire stable toute l’année à mes collaborateurs.

Un double succès économique et humain

Un an et demi plus tard, une occasion similaire s’est présentée, cette fois avec Ôbobun. Les banques savaient ce que j’étais capable de faire et n’ont pas hésité à me suivre. À travers ce nouveau projet, il était important de valoriser ma philosophie de l’entreprise. Car je place la solidarité, la sincérité et le respect de chacun, clients et collaborateurs, au-dessus de tout le reste. C’est d’ailleurs avec ces ingrédients-là qu’une entreprise peut gagner. En deux ans, le chiffre d’affaires d’Ôbobun a triplé. Nous avons fait le pari de proposer des plats de très bonne qualité à prix raisonnables. Les volumes ainsi écoulés compensent nos faibles marges. Le travail s’exécute sans pression inutile. Le vrai bonheur, ce sont des relations saines entre nous. Ce sont des journées agréables qui se succèdent dans un climat de bienveillance et d’entraide. Nous sommes nés humains, mais il faut beaucoup de travail pour le rester. Je continue d’appliquer ces mêmes valeurs dans le deuxième restaurant Ôbobun que je viens de créer boulevard Gambetta. Plus grand pour satisfaire davantage de clients, il a aussi pour ambition d’accueillir des collaborateurs avec leur propre savoir-faire, pour créer de nouvelles recettes. Et j’ai maintenant très envie de porter ces valeurs plus loin, ailleurs, avec le lancement prochain d’une franchise Ôbobun. Ce qui me motive à présent, c’est d’inspirer les autres.”
Propos recueillis par R. Gonzalez