Hôtels-restaurants : inquiétude générale

“En station, l’été s’était plutôt bien passé, retrace Danièle Chavant, présidente de l’Umih 38, même si cela n’a pas effacé deux mois de fermeture totale. Septembre s’est avéré, par contre, catastrophique en l’absence de séminaires d’entreprise. Et se pose maintenant la question de la saison d’hiver : aura-t-elle lieu et dans quelles conditions ?”

Dans l’agglomération grenobloise, la situation est encore plus critique, avec un taux d’occupation actuel de l’hôtellerie de 10 %. “Aujourd’hui, nous devons payer la taxe foncière sur 12 mois alors que certains établissements auront été fermés plus de six mois, s’insurge Danièle Chavant. De plus, diverses charges qui avaient été repoussées arrivent à échéance.” L’Umih estime que 30 % des établissements risquent de disparaître. Si certains d’entre eux ont essayé de développer la vente à emporter, cela reste marginal et ne pallie pas la baisse d’activité. “Nous ne sommes pas des traiteurs, notre métier, notre savoir-faire, c’est le service en salle”, rappelle Danièle Chavant. Dans ce contexte, la profession se mobilise : l’Umih 38 a ainsi déployé des médiateurs pour rappeler aux clients l’importance des règles sanitaires. Depuis les dernières mesures, la fermeture des bars et les restrictions de service au sein des restaurants imposent la mise en œuvre d’activités partielles, avec des répercussions directes sur le pouvoir d’achat des salariés du secteur. “La qualité et le niveau de vie de nos collaborateurs sont touchés, comme la pérennité de nos établissements. Et n’oublions pas que nous sommes au cœur de toute une filière. La baisse d’activité de l’hôtellerie-restauration se répercute directement auprès des fournisseurs sur les territoires.” Alors que se profile la préparation des fêtes de fin d’année, c’est toute une filière qui doit faire face à une situation à la fois grave et incertaine.
F. Combier