Conjoncture : des prévisions revues à la baisse sans récession annoncée

« L’année 2024 reste très moyenne et inférieure aux prévisions, le rebond attendu au second semestre s’est mué en ralentissement. Cependant, nous observons une bonne résistance de l’emploi », a nuancé Olivier Danès, directeur départemental de la Banque de France en Isère, lors de sa présentation le 11 février à Grenoble. L’enquête s’appuie sur le retour de 4 300 entreprises et établissements, dont 49 % dans l’industrie, 15 % dans les services et 24 % dans la construction, recueilli entre fin novembre 2024 et mi-janvier 2025. 

En 2024, le ralentissement de l’activité industrielle constaté fin 2023 s’est intensifié, avec une baisse d’activité de -3 % en AURA. Les secteurs les plus touchés sont la métallurgie et la fabrication de matériel de transport. Les services marchands, qui représentent 43 % des salariés dans la région, enregistrent une progression globale de 2 % de leur chiffre d’affaires, en dépit d’une activité plus réduite pour des secteurs comme l’hôtellerie-restauration. Le secteur de la construction accuse un retrait marqué du volume d’affaires pour le gros œuvre (-6 %), traduisant l’effondrement de l’immobilier neuf. Les travaux publics résistent mieux, avec des volumes (+1 %) et des prix légèrement supérieurs à ceux de 2023. 

Prévisions 2025 

Pour 2025, la croissance reste timide mais positive, évaluée à +0,9 %, dans un contexte de « sortie de l’inflation sans récession ». Le secteur du BTP anticipe une poursuite de la baisse de ses activités, avec un maintien correct pour le second œuvre. La reprise s’annonce très modérée et prudente dans les autres secteurs, quand les chiffres d’affaires des activités informatiques et de l’ingénierie devraient progresser à rythme soutenu (+7 % et +6 %). Selon la Banque de France en Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi reculerait sensiblement dans l’intérim (-15 % dans l’industrie, -10 % dans la construction et -5 % dans les services), progresserait dans les services, et se maintiendrait au mieux dans les autres domaines. Les prévisions d’investissement sont, elles, « affectées par le climat d'incertitude de fin 2024 qui freine l'émergence de nouveaux projets ». 

A. Fourney