Artelia, une ingénierie mondiale au service du territoire

Vous êtes à la tête des activités Eau, Énergie et Environnement, et des géographies Afrique et Moyen-Orient (EAMO) du groupe. En quoi portez-vous l’héritage d’une expertise centenaire à Grenoble ? 

Sébastien Pailhès : Nos compétences en hydraulique se situent dans la continuité de celles de Neyrpic et Sogreah, deux entités bien connues à Grenoble. En 2010, la fusion entre Coteba et Sogreah pour créer Artelia, est à l’origine d’une magnifique saga. Nous sommes passés en 2010 de 2 300 à près de 9 000 collaborateurs aujourd’hui, avec un chiffre d'affaires de 983 M€ et une présence dans plus de 40 pays.  Les dernières croissances externes, au Canada, en Inde et au Royaume-Uni, ont encore renforcé notre maillage international. Mais les activités en Isère sont toujours majeures. Le site d’Échirolles, implanté depuis le 6 mai dernier dans le bâtiment Horizon, regroupe l'ensemble des métiers d’Artelia au service du territoire et de ses clients industriels dont les activités EAMO. Celui-ci accueille près de 600 collaborateurs, qui travaillent à plus de 70 % à l’international sur de grands projets d’infrastructures hydrauliques, maritimes, et d’énergies renouvelables. L’expertise rassemblée ici nous hisse parmi les leaders mondiaux.
Les dernières croissances externes, au Canada, en Inde et au Royaume-Uni, ont encore renforcé notre maillage international. Mais les activités en Isère sont toujours majeures. Le site d’Échirolles, implanté depuis le 6 mai dernier dans le bâtiment Horizon, regroupe l'ensemble des métiers d’Artelia au service du territoire et de ses clients industriels dont les activités EAMO. Celui-ci accueille près de 600 collaborateurs, qui travaillent à plus de 70 % à l’international sur de grands projets d’infrastructures hydrauliques, maritimes, et d’énergies renouvelables. L’expertise rassemblée ici nous hisse parmi les leaders mondiaux. 

Quels sont les exemples d’ouvrages sur lesquels vous intervenez ? 

SP : Nombre d’entre eux font l’objet de financements de la Banque mondiale ou de bailleurs de fonds internationaux. Il peut s’agir d’ouvrages hydroélectriques, apportant un approvisionnement en énergie décarbonée et des solutions de production, stockage et pilotage de l’énergie, tels que ceux réalisés au Rwanda, au Gabon, au Laos, ou des infrastructures faisant appel aux autres énergies renouvelables (parcs photovoltaïques, éoliens…). Artelia conçoit également des aménagements contribuant à la transition écologique des territoires : gestion des excès ou du manque d’eau, aménagement des berges face aux risques de crues ou submersions, mesures de protection et parfois de relocalisation des habitats tenant compte de l’érosion des traits de côte, comme à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Est-ce qu’il peut exister des contradictions entre exploitation des ressources, et préservation des écosystèmes ? 

SP : Non, car la préservation de la biodiversité est inscrite dans notre ADN. C’est l’un des piliers de notre politique RSE (responsabilité sociétale d’entreprise). Notre rôle est donc aussi d’assister nos clients sur les notions de cycle de vie, de recyclage, sur l’évaluation des impacts et les enjeux de préservation de l’environnement. L’écoconception est abordée dès l’amont des projets. En Côte d’Ivoire, à Abidjan, Artelia participe par exemple à la création d’un grand parc urbain, conquis sur une ancienne décharge à ciel ouvert, doté d’installations de captage de méthane et de traitement des eaux, pour mettre fin à des conditions environnementales et sanitaires très dégradées. Ou encore, à Grand-Bassam, nos aménagements limitent les inondations et l’érosion des terres qui condamnaient la lagune. Les villages de pêcheurs peuvent de nouveau vivre de leur activité traditionnelle. Nous répondons alors à notre raison d’être : « Créer des solutions pour une vie positive. »

Ces réalisations peuvent s’appuyer sur votre laboratoire d’hydraulique du Pont-de-Claix…

SP : Oui, il s’agit d’un site de plus de 10 000 m2 de renommée mondiale. Il permet de réaliser des modèles réduits d’infrastructures, associant des logiciels de simulation et de gestion de data. De nombreuses délégations internationales sont invitées à visualiser le fonctionnement de leurs futures installations. Ce laboratoire va encore faire l’objet d’une complète modernisation, pour l’adapter aux outils numériques. Près de 4 à 5 M€ seront investis, dont une partie soutenue par la Région au titre du Programme des Investissements d’Avenir. Les travaux permettront une ouverture à des partenaires industriels. Nous disposons aussi à Port Revel d’un centre de formation pour l’entraînement des équipages aux manoeuvres, sur modèle réduit. Une institution connue également au niveau international !

Votre positionnement contribue-t-il à l’attractivité d’Artelia ? 

SP : Nos sujets, utiles au monde, sont indéniablement porteurs. Et nos collaborateurs sont mobilisés pour concevoir et apporter des solutions qui répondent aux principaux enjeux de notre temps. La démarche RSE du groupe a été reconnue au niveau « Platinum » par EcoVadis, ce qui nous classe parmi les 1 % d’entreprises les plus vertueuses, sur 100 000 évaluées dans le monde. Avec 30 à 40 nationalités réunies à Grenoble, une moyenne d'âge inférieure à 40 ans, une moyenne d'environ dix ans d'ancienneté et le développement nous témoignons de très bons indicateurs d'attractivité.
 

E. Ballery