Mercerie Au Minou, de fil en aiguille
Au Minou fêtera bientôt ses 60 ans d’existence. D’abord chef cuistot, puis marchand de tissu, son actuel gérant, Ali Thomas, fait perdurer depuis 2002 la célèbre mercerie de ses parents, motivé par sa passion professionnelle et “un désir de servir le client”.
Créée en avril 1960, la mercerie historique du centre-ville Au Minou doit son nom au chat emblématique qui jadis surplombait la boutique depuis la fenêtre. Les générations de la même famille se sont succédé à la tête de ce petit commerce qui a traversé les années en s’adaptant continuellement à son environnement en mutation. Dans un métier où les commandes se réalisent six mois à l’avance, l’anticipation, l’écoute et l’observation sont les maîtres mots pour s’adapter au mieux à un marché changeant. À titre d’exemple, la broderie qui représentait la moitié de l’activité en 2002 ne pèse plus que 1 % aujourd’hui. A contrario, les laines rencontrent un franc succès, portées par une clientèle de plus en plus désireuse de confectionner ses propres vêtements.
“Depuis deux années, on observe une évolution flagrante d’une clientèle jeune qui se met à la couture, convaincue notamment par les concepts de la réparation et de la récupération, relate Ali Thomas. Ces personnes d’environ 20-30 ans représentent bien 20 % de notre clientèle.”
Aujourd’hui, 40 000 produits composent les stocks du Minou, disponibles dans deux établissements, rue Montorge et cours Berriat, et répartis en matériels detricot, canevas, couture ou fermetures à glissière. Malgré la baisse du chiffre d’affaires ces trois dernières années, due à la récente piétonnisation du quartier qui a évincé une partie des clients véhiculés, Au Minou maintient son dynamisme grâce à une clientèle solide et en renouvellement. Proche de la retraite, Ali Thomas se déclare prêt à former le candidat providentiel qui lui succédera.
R. Epitropakis
"La pratique de la mercerie est très différente aujourd’hui de celle d’il y a 30 ans. Ce métier, de plus en plus rare, nécessite de s’adapter continuellement.”
Commentaires
Ajouter un commentaire