Cilkoa, start-up de l’année 2022
Fondée il a tout juste six mois, Cilkoa a su séduire les internautes tout comme les industriels, emballés par la promesse de cette start-up iséroise qui veut en finir avec le plastique.
Tout d’abord, rappelez-nous le concept que Cilkoa a mis au point et ses avantages…
Romain Lecot, CEO de Cilkoa : Notre solution technologique est issue d'environ quatre années de recherche au sein de deux laboratoires grenoblois, le LGP2 (Laboratoire de génie des procédés papetiers) et le Simap (Laboratoire science et ingénierie des matériaux et procédés). Elle offre l’avantage de combiner certaines propriétés de l'emballage plastique, à savoir la barrière à l'humidité, à la vapeur d’eau, à l’oxygène, combinées aux caractéristiques du papier, notamment sa recyclabilité. Cette solution n'a pas vocation à être utilisée seule, mais en combinaison avec d'autres matériaux pour des emballages complexes. L'objectif est de commercialiser un traitement du papier permettant de remplacer le plastique dans les emballages. Notre innovation est unique sur le marché. S’il existe des alternatives concurrentes tendant à limiter l’usage du plastique, elles restent, pour l’heure, imparfaites.
Vous étiez, fin novembre, au salon All4pack Emballage, à Paris. Quels sont les premiers retours ?
Présent au sein de l'espace “start-up à zéro impact”, notre stand a reçu de nombreux visiteurs, ce qui confirme l'intérêt des industriels pour notre procédé. Le marché est en ébullition pour chercher des solutions de remplacement à l’emballage plastique. Certains industriels souhaitent non seulement anticiper la future réglementation mais ont la volonté d'aller encore plus loin. Le premier marché visé par Cilkoa est celui de l'agroalimentaire.
Où en êtes-vous aujourd'hui ?
Nous commençons les études de faisabilité avec certains clients. Nous entrons donc en phase amont de caractérisation et de qualification de notre procédé. La mise en place d'un site industriel pilote en région grenobloise est envisagé pour 2023/2024, avec le lancement d’une première série industrielle fin 2024-début 2025. Ensuite, nous aurons le choix entre deux possibilités : soit le déploiement d’une activité de prestations de service, avec le traitement de bobines de papier ou de barquettes en carton, soit la diffusion de notre technologie directement chez les industriels qui fabriquent ou transforment des matériaux d'emballage.
Comment se présente 2023 ?
Avec la création d’un site, il s’agit de convertir notre technologie en applications concrètes pour les industriels. De six personnes actuellement, nous devrions doubler l’effectif et recruter une demi-douzaine de collaborateurs pour renforcer la R&D et amorcer l'industrialisation. La prochaine étape d’industrialisation exige des investissements financiers importants. Nous sommes déjà en discussion avec des partenaires financiers. Une levée de fonds pourrait aboutir dès le premier semestre 2023.
Propos recueillis par F. Combier
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