Cyril Laïly, directeur de l’agence Grenoble Alpes

Quel bilan faites-vous de l’année 2022 en termes de fréquentation touristique ?

Grenoble Alpes Métropole a enregistré 1,6 million de nuitées l’an dernier contre 1,4 million en 2019. Le territoire a donc bien mieux rebondi que d’autres métropoles françaises, principalement pour deux raisons. D’abord parce que l’économie grenobloise est dynamique, alignée sur des filières d’excellence et positionnée sur les enjeux du futur comme la santé, la microélectronique, l’énergie, la mobilité… Cette vitalité profite aussi à l’économie touristique en raison des longs séjours des cadres, scientifiques, ingénieurs. La seconde raison : le dynamisme du tourisme d’affaires. Nous sommes, désormais, la deuxième destination d’affaires en Auvergne-Rhône-Alpes après Lyon. Et nous pouvons clairement ambitionner une place dans le top 5 français quand le parc événementiel d’Alpexpo sera entièrement rénové, en 2025.

Comment l’hôtellerie s’adapte-t-elle aux nouvelles attentes de la clientèle ?

L’hôtellerie classique ne cesse de se renouveler avec des offres innovantes de coliving, comme The Babel Community ou Cowool. Depuis deux ans, le parc hôtelier grenoblois a réalisé, par ailleurs, des efforts colossaux d’investissements. Citons l’Alpotel, la Maison Barbillon ou encore, le Rocky Pop, nouvel hôtel expérientiel, mais également, en station, L’Hôtel des Trois Sommets, au col de Porte… Sans oublier l’offre haut de gamme avec notamment le château de La Commanderie ou encore La maison Chavant. Cet effort fait monter l’excellence du territoire et vient compléter celle de la restauration.

La labellisation de Grenoble Capitale verte a-t-elle joué sur l’attractivité du territoire ?

Cette labellisation a, en effet, fortement agi sur le tourisme d’affaires. Nous avons reçu une quarantaine de délégations étrangères, devenues, à leur retour au pays, des prescripteurs de la destination Grenoble Alpes. La labellisation a également permis la mise en mouvement de tous les acteurs du territoire. Nous voulons garder cet esprit pionnier et être une terre d’inspiration, de sciences et de conscience. Avec l’appui de ce titre de Capitale verte, nous continuons à développer l’écotourisme : nous proposons des séjours décarbonés, accompagnons les acteurs du tourisme dans la construction d’une offre plus respectueuse de l’environnement, imaginons de nouveaux produits touristiques tels que des visites guidées à vélo, des balades théâtrales sur la nature en ville… Nous contribuons à la régulation des flux touristiques et pas uniquement à leur captation, à savoir que nous pouvons aussi freiner la promotion des sites naturels surfréquentés et en identifions d’autres qui offrent une expérience tout aussi satisfaisante pour proposer un tourisme plus équilibré et responsable.

F. Combier