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Présences Grenoble
Management / Formation / RH — Le 6 avril 2022

Laurent Griot, Enseignant-chercheur en gestion des risques géopolitiques

« La question d’une défense européenne resurgit »

Laurent Griot © B. Fournier

Quels enseignements majeurs tirez-vous des événements ?

Pour l’Europe, la grande rupture est la façon dont la violence armée refait surface comme mode de résolution de conflit. Depuis la fin de la guerre froide, cette éventualité était niée dans sa probabilité. Il s’en est suivi une baisse drastique des budgets de défense, la fin de la conscription, une professionnalisation des armées… Cette guerre signe un retour en arrière. Elle plonge les opinions publiques dans un état de sidération, et souligne la non-préparation des États occidentaux qui, de fait, ont été prompts à déclarer leur non-intervention.

Cette forme d’impuissance pourrait-elle conduire à une paix aux conditions fixées par les Russes ? 

Je crains que l’on ne se dirige vers un enlisement du conflit. Déjà, une adhésion à l’Otan et à l’Union européenne de l’Ukraine semble compromise à court terme. -Un enlisement ne signifierait-il pas la faible efficacité des sanctions économiques ? - Celles exercées sur Cuba ou l’Iran ont déjà montré qu’elles étaient inefficaces à changer des régimes en place. Elles permettent surtout à des États d’afficher une riposte. Les trains de sanctions vis-à-vis de la Russie sont toutefois massifs, rapides, et d’une extrême sévérité. Ils pourraient conduire la Russie à faire défaut sur sa dette. Mais les mesures sont aussi pragmatiques, puisqu’elles n’intègrent pas le gaz, le pétrole, le charbon, que l’Europe paye en devises… L’une des clés est l’évolution de l’opinion publique en Russie, car Vladimir Poutine a impérativement besoin de ce soutien.

Que retenir en perspective ?

L’Europe pourrait trouver des points d’accord sur les questions de défense. Des pays comme l’Allemagne réarment, mais aussi la Suède, la Finlande, qui a, ne l’oublions pas, des frontières communes avec la Russie et fait partie de l’Union européenne. Au-delà, faut-il envisager un rétablissement du service national, une armée commune, pour faire face ensemble à des guerres de haute intensité ? Ce sont ces questions que pose la guerre en Ukraine.

E. Ballery

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