Christel Heydemann, nouvelle présidente de Schneider Electric France
Christel Heydemann occupe depuis avril dernier la fonction de présidente de Schneider Electric France. Le 12 juillet, elle était présente à Grenoble aux côtés de Jean-Pascal Tricoire, PDG du Groupe et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pour inaugurer Technopole, le nouveau bâtiment intelligent accueillant 950 collaborateurs. Retour sur ces heures grenobloises…
Issue d’Alcatel Lucent, vous avez rejoint Schneider Electric en 2014. Pourquoi ce choix ?
Je retrouve chez Schneider Electric un groupe français évoluant dans un milieu fortement international. Cette caractéristique se manifeste à la fois dans les modes de gouvernance, dans la culture du groupe, dans la richesse des échanges interculturels au niveau mondial. Mais aussi dans la vitesse de transformation accomplie au quotidien par Schneider Electric. À cet égard, l’ampleur des challenges qui s’impose dans l’énergie n’est pas sans rappeler celle des télécoms. J’apprécie d’évoluer dans ces environnements stimulants. À l’époque, l’installation de Jean-Pascal Tricoire à Honk Kong m’avait marquée comme le symbole de l’adaptation d’un dirigeant français à un monde et des marchés qui changent. Aujourd’hui, l’Asie-Pacifique représente 27 % du chiffre d’affaires du Groupe. Il fallait y être…
Après avoir été nommée en 2014 directrice des alliances stratégiques, vous accédez aux fonctions de présidente de Schneider Electric France.
Comment concevez-vous votre rôle ? Il est clairement de développer notre activité en France, tout en veillant à l’évolution des sites et en assurant l’interface avec l’écosystème français. Celui-ci est complexe. En tant que berceau historique et pays mature en termes d’infrastructures d’énergie, il se caractérise par une forte réglementation, notamment dans le bâtiment et l’habitat, qui parfois freine l’innovation et les dynamiques de marché. La France a vraiment besoin de simplification dans ces domaines. Et en parallèle, il existe un foisonnement de start-up et d’initiatives innovantes. La France est aussi le pays de la Cop 21, et ses responsables publics se soucient d’une question clé qui est celle de la précarité énergétique. À l’inverse, ils ne sont pas assez moteurs sur la rénovation énergétique des bâtiments. Il existe donc là encore des enjeux d’adaptation, de transformation. En termes de rénovation et d’optimisation des consommations d’énergie, beaucoup pourrait être fait dans le bâtiment sans mise initiale considérable, avec des retours sur investissement compris entre trois et cinq ans. Nous nous employons à appliquer cette pédagogie, essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en France.
Vous venez d’inaugurer à Grenoble des bâtiments exemplaires de ce point de vue…
Oui, Schneider Electric a souhaité bâtir ici le meilleur de ce que l’on peut actuellement trouver dans le monde. Technopole, qui accueille près de 1 000 collaborateurs du Groupe, se veut le centre référent de la R&D dans le domaine de la distribution électrique moyenne tension. Ce bâtiment de 18 000 m2, inauguré le 12 juillet, accueille désormais les collaborateurs auparavant répartis entre Meylan et Varces. Il favorise la pluridisciplinarité, les échanges, la collaboration, dans des espaces de travail conçus pour cela. Il ambitionne d’atteindre une consommation énergétique inférieure à 45 kWh par an et par m2 grâce à toutes les solutions baptisées EcoStruxure, que déploie notre Groupe pour l’efficacité énergétique et le bâtiment connecté. Mais plus largement, nous déclinons ici le projet GreenOValley, qui confirme la place centrale du pôle grenoblois dans le dispositif d’innovation du Groupe.
Quels sont les objectifs clés de ce projet ?
Nous marquons ici le renforcement de nos activités R&D en France et souhaitons créer des vitrines de savoir-faire en matière de performance énergétique. GreenOValley vise également à offrir aux équipes un haut niveau de qualité en termes d’espaces de vie et de travail. Entre 2016 et 2019, Schneider Electric investit 120 millions d’euros en région grenobloise pour regrouper 5 000 collaborateurs sur 5 sites (contre 13 auparavant). Technopole signe le premier jalon d’envergure. Le second consistera en la réalisation d’un bâtiment de 25 000 m2 pour recevoir en 2019 les équipes innovation, marketing, commerciales et fonctions support sur la Presqu’Île scientifique. Il sera interconnecté avec d’autres bâtiments du quartier pour constituer un microgrid, à l’image de l’expérimentation que nous menons actuellement avec la CCI sur le site de l’IMT. Tous ces “laboratoires grandeur nature” nous ouvrent aux nouveaux usages des technologies de l’énergie. Ils nous permettront de former, de recevoir des visiteurs, des équipes internationales… Ils font aussi de nous un contributeur majeur au Plan Air Énergie climat de Grenoble Alpes Métropole. Car avec ces réalisations, nous réduisons de 40 % les consommations d’énergies et les émissions de CO2 sur notre patrimoine immobilier.
E. Ballery
Infos clés
- Spécialiste mondial de la gestion de l’énergie et des automatismes
- Quatre grands marchés : bâtiment, infrastructures, industrie, centres de données.
- 144 000 collaborateurs dans 100 pays
- Effectif France : 20 000 personnes sur une centaine de sites tertiaires et de production
- CA 2016 : 25 Md€ (15,8 Md€ en 2009)
A savoir
- Le cœur du réacteur de l’innovation est à Grenoble, en lien direct avec Boston et Hong Kon
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